Un nouveau matériau pour limiter la pollution plastique sur Terre

 

Au Canada, des scientifiques ont présenté leurs travaux concernant une alternative au plastique actuellement utilisé. Il est question d’un bioplastique qui, en plus d’être biodégradable, se trouve être capable d’absorber les polluants tout en fertilisant les sols au moment de sa décomposition.

 

Un plastique biodégradable et dépolluant

 

Alors que le monde produit en moyenne 430 millions de tonnes de plastique chaque année, seulement 15 % sont collectés pour recyclage, avec moins de 9 % réellement recyclés après pertes. Le reste se retrouve en décharge (46 %), dans la nature (22 %) ou à l’incinération (17 %). Malheureusement, les plastiques représentent ainsi au moins 85 % de la totalité des déchets marins, selon une publication de l’ONU.

Parmi les initiatives représentant une alternative aux différentes sortes de plastiques existantes, nous retrouvons la notion de bioplastique. Le 4 avril 2024, une équipe de chercheurs de l’Université du Saskatchewan (Canada) a d’ailleurs publié les détails de son innovation dans la revue RSC Sustainability. Il est ici question d’un bioplastique sous forme de granulés obtenus entre autres à l’aide de coquilles d’œufs.

Dans leur compte-rendu, les scientifiques soulignent que les granulés sont biodégradables, mais également qu’ils ont une autre qualité. En effet, le bioplastique est capable d’absorber certains polluants tels que les phosphates, que l’on retrouve notamment dans certaines eaux de surface.

 
engrais granulés
Crédits : iamporpla / iStock

 

Des avantages très intéressants

 

Constitué de matériaux naturels et biodégradables (paille de blé, polysaccharides marins et coquilles d’œufs), le bioplastique des chercheurs canadiens se décompose dans la nature en restituant des nutriments. Ce matériau peut donc contribuer à la fertilisation des sols et favoriser ainsi une réduction de l’utilisation des engrais chimiques.

Par ailleurs, les granulés absorbent les phosphates, et limitent la pollution des rivières et autres cours d’eau. Vitaux pour la vie et la croissance des plantes, les phosphates peuvent toutefois contribuer à l’appauvrissement des sols ou encore à la pollution de l’air. Il s’agit aussi d’une ressource naturelle importante (non renouvelable) qui entre dans la composition de nombreux engrais. Or, en absorbant les phosphates dans l’eau, ce bioplastique permet également d’éviter une extraction minière elle-même très problématique sur le plan environnemental.

Enfin, soulignons une autre qualité très intéressante. Le bioplastique en question permet d’éviter un phénomène très grave : la décomposition des plastiques en micro et nanoplastiques. Il s’avère que ces particules sont actuellement présentes un peu partout sur Terre, dans les précipitations, la nourriture ou encore l’eau potable. Au-delà de la question environnementale, les particules plastiques représentent désormais un enjeu de santé publique. Selon une étude récente, les microplastiques que nous ingérons peuvent notamment migrer vers notre cerveau.

Source: sciencepost