Premières images du BathyBot au fond de la Méditerranée

 

C’est le robot installé sur les fonds marins les plus profonds au monde. Bardé de capteurs, il doit documenter les effets du changement climatique sur l’océan et la biodiversité.

A 2400 mètres sous la surface du Golfe de Lion, le robot BathyBot, en place depuis février 2022, livre enfin les premières images de son environnement. Composante du Laboratoire Sous-marin Provence Méditerranée (LSPM), du CNRS co-piloté avec Aix-Marseille Université et l’Ifremer, il constitue l’un des éléments du versant « océan » de la structure. L’autre, avec le télescope Antares, est dédié à l’observation des neutrinos, ces insaisissables particules qui renseignent sur les évènements les plus violents de l’Univers.

Surveillance en continu

BathyBot, développé par l’Institut méditerranéen d’océanologie, est chargé d’assurer une surveillance continue et en temps réel de l’océan profond. Pour cela, il est équipé de capteurs de température, salinité, vitesse et direction du courant, flux particulaire et concentration en oxygène. Il embarque également une caméra hyper-sensible conçue pour étudier la bioluminescence des organismes marins dont 75% sont capables d’émettre de la lumière dans cet environnement que le Soleil n’atteint pas. Et une autre biocaméra est installée sur le plancher océanique pour tenter d’identifier les animaux ou bactéries responsables de cette luminescence. Les premières images de ces instruments viennent d’être diffusées par le CNRS et peuvent être visionnées ci-dessous.

 

 
 

Souci technique

 

Posée à côté du BathyBot, il y a une rampe bio-inspirée, le BathyReef. Conçue en béton, elle possède une structure complexe rappelant une colonie de coraux. Les scientifiques espèrent qu’elle finira par être envahie par des organismes marins profonds et ainsi suivre en temps réel les étapes de cet assaut sur une charpente artificielle. Le robot qui est équipé de chenilles devait aussi pouvoir grimper dessus et bénéficier ainsi d’un poste d’observation en hauteur. Malheureusement, faute d’une période trop longue sans alimentation, le dispositif de déplacement ne fonctionne pas. Une prochaine mission pourrait permettre de corriger ce problème, en attendant de nouvelles images illustreront l’environnement du BathyBot.

Source: Sciences&Avenir