[L’industrie c’est fou] Un robot-méduse pour sauver les océans des déchets plastiques
28 avril 2023
28 avril 2023
Des chercheurs allemands ont mis au point un robot inspiré du fonctionnement des méduses capable de ramasser les déchets plastiques dans les océans et de les remonter à la surface. Silencieux et peu gourmand en énergie, il peut évoluer dans les récifs coralliens sans les abîmer.
Qui n’a jamais connu la douloureuse sensation d’une piqûre de méduse ? Si cet animal redouté des touristes balnéaires l’été ne semble apporter que du négatif, il est en réalité un maillon essentiel de la chaîne alimentaire. Mieux encore, sa manière si particulière de se déplacer a inspiré la création d’un robot capable de collecter le plastique dans les océans, dont la quantité est estimée à entre 75 et 199 millions de tonnes, selon le ministère français de la Transition écologique.
Les chercheurs du Max Planck Institute for Intelligent Systems de Stuttgart (Allemagne) ont voulu développer un automate quasi silencieux capable d’évoluer dans les océans sans perturber la vie marine. «Les robots sous-marins existants sont pour la plupart encombrants et dotés de corps rigides, incapables d’explorer et de prélever des échantillons dans des environnements complexes et non structurés», de plus, «ils sont bruyants en raison de leurs moteurs électriques ou de leurs pompes hydrauliques», expliquent les scientifiques.
Leur robot, de la taille d’une main, est doté d’actionneurs électrohydrauliques. Autour d’eux se trouvent des coussins d’air ainsi que des composants souples et rigides qui stabilisent le robot et le rendent étanche. La méduse synthétique est alimentée périodiquement via des câbles fins, provoquant la contraction et l’extension de ses muscles artificiels. Cela lui permet de «nager» et de voir se former autour de son corps des tourbillons. Ces derniers permettent aux véritables gelées de mer de capturer tous les nutriments dont elles ont besoin. Le robot-méduse, lui, grâce à ces tourbillons, ramasse les déchets et les remonte à la surface pour qu’ils soient ramassés et recyclés.
Il progresse à une vitesse de 6,1 centimètres par seconde et nécessite une puissance de 100 mégawatts pour fonctionner. Il est également capable de coopérer avec d’autres robots, pour ramasser un masque chirurgical par exemple, ou des charges plus lourdes. Prochain objectif pour les ingénieurs : développer des automates sans fil. Une mission qu’ils sont sur le point d’achever puisqu’ils ont intégré dans un appareil une batterie et des outils de communication sans fil. Ils ne sont pas encore parvenus, lors d’un essai dans un étang, à faire changer l’engin de cap.
Leur innovation rappelle celle de scientifiques de l’université de Southampton au Royaume-Uni. Comme le rapportait L’Usine Nouvelle en 2021, leur robot-méduse dont le revêtement élastique a été fabriqué via l’impression 3D, a pour objectif d’aider les scientifiques à observer les coraux sans les abîmer.