L’Europe et l’Arctique sont les zones qui ont le plus subi l’impact du dérèglement climatique en 2022. La tendance est-elle là pour durer ?

 

Selon les données de Copernicus, l’Europe et les régions polaires ont été particulièrement touchées par le réchauffement climatique.

Atlantico : Selon les données de Copernicus, le service de surveillance du climat de l’UE, l’année 2022 a été la cinquième année la plus chaude au monde, mais l’Europe et les régions polaires ont été particulièrement touchées. Comment expliquer la hausse des températures en Arctique ?

Guillaume Séchet : La fonte des neiges, liée au réchauffement climatique, entraine une diminution de la réflexion des rayons du soleil. L’effet d’albédo est moins fort, ce qui augmente la chaleur et ce qui explique ces cas de hausse de températures en Arctique. 

 

Et en Europe ?

 

Pour l’Europe, il y a une autre explication : notre continent est près du Sahara, et lorsqu’il y a des vagues de chaleur là-bas, elles remontent de plus en plus vers le continent européen. Cela est dû au phénomène de double jet-stream, qui se crée dans un contexte de réchauffement climatique : les masses d’air froid des hautes latitudes le sont de moins en moins, si bien que les contrastes avec les masses d’air subtropical sont moins forts. Cela est néfaste pour l’Europe car les deux branches de jet ont tendance à piéger entre-elles une masse d’air chaud, formant une cellule anticyclonique peu mobile au sein de laquelle l’air peut devenir de plus en plus chaud.

 

Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?

 

Oui. La fonte des neiges va s’aggraver dans les régions polaires. La hausse des températures sera plus importante dans les régions septentrionales que près de l’équateur. On sera largement au-dessus de l’objectif de hausse limitée des températures de 1,5 degré. Pour l’Europe, l’air saharien remontera de plus en plus au nord et ce phénomène se reproduira de plus en plus fréquemment.

De manière générale, la différence des températures entre les régions équatoriales et polaires tend à diminuer.

Source: atlantico