Halobate : comment cet insecte a conquis les océans

Parmi des millions d’espèces d’insectes, seul l’halobate parvient à évoluer au cœur des mers, sans savoir ni voler ni nager…Des chercheurs viennent de percer les secrets qui lui permettent de survivre dans cet environnement hostile.

Ce sont les seuls insectes qui évoluent au milieu des océans sans savoir voler ni nager ! « En haute mer, ils n’ont nulle part où s’abriter et sont à la merci des prédateurs, du soleil, du manque de nourriture et des intempéries « , s’étonne Himanshu Mishra, professeur à l’université des sciences et technologies du roi Abdallah (Arabie saoudite) et spécialiste de l’animal. À première vue pourtant, leur morphologie semble n’avoir rien d’extraordinaire : les halobates sont un genre d’araignées d’eau – des insectes proches des punaises que l’on est plus habitué à voir « patiner » sur un étang que dans la houle. Parmi les 46 espèces d’halobates répertoriées, seules cinq vivent au large des océans Indien, Pacifique et Atlantique, entre les tropiques, jusqu’à des milliers de kilomètres du littoral le plus proche. Quel est donc leur secret ?

Une pilosité qui le rend insubmersible

Le découvrir s’est avéré un casse-tête pour les scientifiques. « Nous pouvons facilement prélever des halobates dans la nature, mais ils meurent vite en captivité « , explique Lanna Cheng, chercheuse émérite à l’institut d’océanographie Scripps à l’université de Californie à San Diego (États-Unis). Friands de zooplancton – l’ensemble des petits animaux vivant en suspens dans l’eau -, ils sont difficiles à nourrir en aquarium. Quant à les observer in situ, les coûts exorbitants des expéditions océanographiques s’y opposent. Malgré ces obstacles, Himanshu Mishra, Lanna Cheng et une équipe internationale de chercheurs ont réussi à lever le voile sur les secrets des halobates, en comparant Halobates germanus – espèce hauturière – et Halobates hayanus – espèce côtière – avec des araignées d’eau douce. Verdict : le corps très hydrophobe et la petite taille des halobates sont sûrement les clés de leur conquête du large.

Source: Sciences et Avenir