Eoliennes en mer : zoom sur les 5 pays qui font la course en tête
30 septembre 2022
30 septembre 2022
A l’heure où la France vient d’inaugurer son site éolien sur mer à Saint-Nazaire, d’autres pays bénéficient d’une longueur d’avance.
Maintes fois repoussée, l’inauguration du premier parc éolien offshore français a enfin eu lieu. A ce stade, il s’agit encore d’ une maigre tentative de pénétrer le cercle très fermé des puissances éoliennes maritimes . Plus de 95 % de la production offshore se partage entre cinq pays dans le monde, la plupart en Europe. Profitant des conditions optimales garanties par le courant et le peu de profondeur de leurs mers, ils vont devenir les champions énergétiques de demain.
Peu présente sur le secteur il y a quelques années, la Chine a vu sa production issue des parcs marins exploser jusqu’à représenter la moitié de la production mondiale, avec 5000 turbines. En gigawatts, celle-ci a presque triplé, passant de plus de 9,9 GW en 2020 à 26,8 deux ans plus tard. Le gouvernement a rattrapé son retard et multiplie des projets titanesques dans la province du Guangdong. En décembre 2021, le pays a annoncé la mise en service de trois projets différents culminant jusqu’à 3,1 GW, dont la plus gigantesque pour l’instant : la ferme d’éoliennes de Shapa qui a dépassé la barre du gigawatt.
La place de ce pays au classement des grandes puissances de l’éolien maritime ne surprend guère avec déjà 2500 turbines en 2019, et encore moins depuis la mise en fonction du plus grand parc au monde début septembre. Hornsea 2, deuxième structure d’un multicomplexe dont le troisième espace est déjà en construction, produit près de 1,3 GW. De quoi alimenter plus de 1,4 million de foyers qui font aujourd’hui face à une crise énergétique sans précédent.
Du reste, ce parc éolien ne devrait pas conserver son statut pendant bien longtemps puisque l’Ecosse a entamé le développement de sa propre structure. Le défi ? Atteindre les 25 GW.
Autre leader de la question énergétique maritime, l’Allemagne est le premier pays de l’Union européenne à maîtriser la question des éoliennes offshore. Là où la France met 10 ans à construire un parc éolien offshore, l’Allemagne le fait en cinq. Cela explique les 1501 turbines en service désormais sous blason allemand.
Pourtant, à la surprise générale, l’Allemagne n’a raccordé aucune éolienne offshore en 2021, une moindre priorité face à la pandémie de Covid-19. Un ralentissement qui ne devrait pas pour autant entraver les ambitions de ce pays qui a noué un partenariat avec ses voisins européens , le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas, pour maximiser leurs chances respectives de puiser dans le plein potentiel de l’éolien sur la mer du Nord.
Quatrième producteur mondial, la Belgique dispose de 339 éoliennes dans l’ensemble de la mer du Nord. Une performance à souligner pour un si petit pays derrière les puissances mondiales que sont la Chine, la Grande-Bretagne ou encore l’Allemagne. Avec seulement près de 60 kilomètres de côtes, la Belgique s’assure une place de choix dans l’énergie verte. Un cap qu’elle compte bien garder en triplant d’ici à 2030 sa production.
Bien que l’ensemble de la production d’éolienne offshore du Danemark ne soit pas des plus puissantes puisque sa capacité maximum est actuellement de 600 MW avec le Kriegers Flak inauguré en septembre 2021, les structures offshore font partie de son histoire et de son héritage. En 1991, le pays est le premier à mettre en place de telles initiatives. Depuis, plus d’une dizaine de parcs qui comptaient 558 éoliennes (chiffres de 2019) ont vu le jour et le Danemark détient aujourd’hui le record en tant que nation reposant le plus sur ses éoliennes. Près de 50 % de l’énergie consommée provient d’une éolienne.