Éolien en mer Méditerranée et conservation marine : l’avis du Plan Bleu

 

Selon une analyse du Plan Bleu, le développement des parcs éoliens en mer Méditerranée doit trouver un équilibre entre la production d’énergie verte et la préservation de la faune marine. Dans une note parue dans l’édition de mars 2024 du Cahier d’acteur, La mer en débatle Plan Bleu, centre d’activités régionales du Plan d’action pour la Méditerranée (PAM) du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), souligne que les caractéristiques de la Méditerranée présentent de grands atouts pour développer l’éolien en mer comme sa « profondeur importante et sa faible étendue de plateau continental, qui rendent les turbines éoliennes flottantes plus viables que les installations à fondations fixes. »

Des zones à fort potentiel ont déjà été ciblées par des spécialistes du projet Maestrale, comme le Golfe du Lion, le centre de la mer Egée ou encore l’ouest de la mer Ligure. Néanmoins, les experts notent que « la coïncidence géographique fréquente des Aires Marines Protégées (AMP) avec les zones favorables aux parcs éoliens offshore, en raison de leur exposition à des vents forts, constitue un obstacle notable à l’expansion à grande échelle de l’éolien en mer en Méditerranée. » En cause, les collisions des éoliennes avec les oiseaux et les nuisances sonores qui perturbent les mammifères marins, même à grande distance.

 

Planifier pour limiter l’impact environnemental

 

En fonction de la densité des parcs éoliens, ces externalités négatives sont décuplées et risquent alors « d’entraîner une baisse significative des populations animales », menaçant ainsi davantage « l’état écologique des écosystèmes » déjà fragilisées par d’autres activités en mer. De même, « la fragmentation et la dégradation de l’habitat marin, accentuées par l’installation des câbles, nécessitent une attention particulière aux effets cumulés sur l’ensemble des sites potentiels. » Le Plan Bleu souligne que le développement de l’éolien en mer est essentiel pour répondre aux objectifs de décarbonation mondiale et européenne, mais il insiste en parallèle sur l’importance de trouver un équilibre entre les ambitions énergétiques renouvelables et la conservation marine.

Ainsi, il recommande l’adoption d’évaluations « d’impacts cumulés et de stratégies d’atténuation strictes tout au long de la planification du projet. » L’étude met également en avant la nécessité « d’adopter des technologies et des pratiques respectueuses de l’environnement, ainsi que de continuer les évaluations environnementales tout au long du cycle de vie des parcs éoliens offshore », afin de minimiser leurs impacts sur la faune marine.

Source: GOMET