COP26 : 12 graphiques pour comprendre les conséquences du réchauffement climatique

Elévation du niveau des mers, fonte des glaciers, événements météorologiques intenses, espèces en danger… Alors que la COP26 s’ouvre dimanche à Glasgow pour des négociations cruciales sur le climat, les conséquences dramatiques du réchauffement se font d’ores et déjà sentir.

La fonte des glaces arctiques fait partie des conséquences du réchauffement climatique.
La fonte des glaces arctiques fait partie des conséquences du réchauffement climatique. (Ekaterina ANISIMOVA/AFP)
Publié le 28 oct. 2021 à 14:56Mis à jour le 28 oct. 2021 à 15:09

Les dirigeants du monde ont du pain sur la planche. Réunis en grande pompe à Glasgow pour la COP26 à partir de ce dimanche, charge à eux de s’entendre sur la réduction de leurs émissions, dans l’espoir de parvenir à contenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, seuil ambitieux fixé en 2015 par les accords de Paris.

Le temps presse. L’activité humaine a déjà commencé à dérégler le climat de la planète, provoquant des conséquences dévastatrices sur la nature et les populations. Chaque fraction de degré évité compte, pour éviter que ne se multiplient les catastrophes climatiques dans toutes les régions du monde, des vagues de chaleur aux inondations en passant par la fonte des glaciers.

1. Le climat se réchauffe à un rythme sans précédent

L’écart moyen de la température mondiale par rapport à la moyenne ne cesse de grimper, l’essentiel du réchauffement s’étant produit à partir des années 1970. Derrière les écarts de moyennes annuelles se cache un réchauffement global de la planète : la température à la surface du globe a augmenté de 1,06 à 1,26 °C par rapport aux niveaux préindustriels, selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM).

2. Les émissions carbone ne cessent d’augmenter

La concentration globale de gaz à effet de serre ne cesse d’augmenter et a atteint un sommet en 2020. A ce rythme, l’augmentation de la température moyenne du globe à la fin du siècle pourrait dépasser les 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et donc ne pas atteindre l’objectif fixé par les Accords de Paris, alerte l’OMM. Selon l’organisation, rattachée à l’ONU, les émissions de CO2 d’origine fossile (charbon, pétrole et gaz) et dues à la production de ciment ont atteint un pic en 2019, suivi d’une chute de 5,6 % en 2020 en raison de la pandémie. Cette baisse reste « temporaire » et une réduction « forte, rapide et durable » des émissions reste indispensable pour limiter le réchauffement de la planète.

L’émission de gaz à effet de serre est le principal facteur du réchauffement climatique. En effet, le dioxyde de carbone (CO2), méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O) retiennent la chaleur du soleil à l’intérieur de l’atmosphère terrestre.

3. Les glaciers fondent à grande vitesse

La fonte des glaciers est la preuve la plus directe du réchauffement climatique. La perte mondiale de glace sur les glaciers s’est accélérée ces dernières années, découvrant des montagnes qui avaient auparavant au moins une certaine couverture de glace toute l’année et déstabilisant la banquise qui recouvre l’Antarctique et le Groenland. On estime que les glaciers mondiaux ont perdu 27 mètres depuis 1956, soit plus de 25 gigatonnes de glace, dont la moitié au cours des 15 dernières années.

4. Un tiers des espèces menacé d’extinction

C’est une extinction de masse, un événement très rare dans l’histoire de la Terre. Les espèces, ainsi que les populations de chaque espèce, diminuent entre 100 et 1.000 fois plus rapidement que ce qui est considéré comme naturel. Au total, sur 2 millions d’espèces connues, entre 500.000 et 1 million seraient menacées d’extinction dans les prochaines décennies, selon IPBES.

Sur les 134.000 espèces étudiées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), un peu moins d’un tiers, 37.000, sont considérées comme menacées d’extinction, et 8.404 sont en situation critique d’extinction. Déforestation, agriculture et urbanisation sont les principales menaces pour les écosystèmes, mais également le réchauffement climatique, qui bouleverse leur environnement.

5. Poissons et amphibiens les plus exposés

Parmi les espèces, 41 % des amphibiens, 14 % des oiseaux et 26 % des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial, selon l’UICN. C’est également le cas pour 37 % des requins et raies, 33 % des coraux constructeurs de récifs et 34 % des conifères. Dans cet état des lieux, la France enregistre un triste record, elle figure parmi les 10 pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées. Au total, 1.742 espèces menacées au niveau mondial sont présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer.

6. Les incendies géants se répètent

À mesure que le climat s’est réchauffé, les incendies de forêt sont devenus plus importants et plus fréquents. Les trois pays les plus durement touchés par ces catastrophes sont l’Australie, la Russie et les Etats-Unis. Aux Etats-Unis, plus de 4 millions d’hectares de terres ont brûlé dans l’Ouest au cours de trois des six dernières années, une superficie équivalente à plus de 6 % de la France métropolitaine.

7. Quelque 14 % des récifs ont disparu depuis 2009

Ils ne couvrent que 0,2 % de la surface des océans, mais abritent un quart des espèces maritimes. Environ 14 % des récifs coralliens ont disparu depuis 2009, selon une analyse scientifique publiée par le GCRMN. Cela représente 11.700 km 2 de récifs perdus, soit plus que ceux vivant en Australie.

En cause, le stress lié à la montée des températures de surface de la mer, qui provoque blanchissement et mort des coraux. Les coraux ne survivront pas à une hausse des températures terrestres de 2 degrés, selon les chercheurs. Tout n’est peut-être pas perdu pour autant. Car certains récifs coralliens se montrent encore résilients. Un rétablissement partiel a été observé en 2019, ce qui a permis aux récifs de récupérer 2 % de la couverture corallienne.

8. Le niveau des océans monte dangereusement

Le niveau de la mer monte depuis plus de 100 ans, mais le taux de changement a récemment doublé. Alors que le niveau de la mer a augmenté en moyenne de 15 mm par an entre 1880 et 2013, le taux moyen au cours des dernières décennies a été de 30 mm par an. Cette augmentation menace l’habitat de dizaines de millions de personnes vivant dans des zones basses, ainsi que de certaines îles de l’océan Pacifique, comme les Tuvalu et les îles Marshall, qui sont déjà en train de disparaître.

9. Les pénuries d’eau risquent de s’accentuer

Plus le réchauffement sera important, plus les épisodes caniculaires vont se multiplier. Le nombre et la durée des sécheresses ont déjà bondi de 29 % au cours des vingt dernières années, en particulier dans les régions sèches subtropicales. De même, le dérèglement des précipitations et la fonte des neiges modifient les systèmes hydrologiques, affectant la quantité et la qualité des ressources en eau.

Selon le Giec, même en limitant la hausse à 2 °C, 400 millions de plus seront confrontées à des pénuries d’eau. Et 420 millions de personnes de plus seront menacées par des canicules extrêmes.

10. Les cyclones se multiplient

Le changement climatique engendre de plus en plus d’événements météorologiques extrêmes, notamment en ce qui concerne le nombre de cyclones. La moyenne mondiale sur cinq ans des tempêtes était inférieure à 120 jusqu’en 2010, mais est depuis passée à 140. Les conditions météorologiques extrêmes ne sont pas seulement plus courantes, elles sont aussi plus destructrices. Munich RE, la compagnie d’assurance allemande, a indiqué que les pertes mondiales dues aux catastrophes naturelles s’élevaient à 210 milliards de dollars en 2020, un record, contre 166 milliards de dollars en 2019.

11. Déforestation, l’équivalent de la surface de la Birmanie en 20 ans

Quelque 68 millions d’hectares de forêts ont disparu de la surface de la terre en 20 ans, soit l’équivalent d’un pays comme la Birmanie, selon GlobalForestWatch. Rien qu’au Brésil, 1,1 million d’hectares de forêts ont été détruits en 2020, un record depuis 2008. Les conséquences sont inquiétantes. Une grande partie du bassin de l’Amazonie émet désormais du CO2 selon une étude publiée dans la revue « Nature ».

Le monde à l’envers pour cet écosystème crucial dans la lutte contre le réchauffement de la planète. Les raisons sont identifiées : le changement climatique mais aussi les massifs brûlés pour faire place à l’élevage et à l’exploitation agricole intensive.

12. Les objectifs ne sont pas suffisants et pas suffisamment respectés

Le dernier constat de l’ONU est sans appel : les engagements de réduction d’émissions de gaz à effet de serre devraient être plus de sept fois plus ambitieux pour espérer limiter le réchauffement à +1,5 °C.

Les nouveaux engagements de plus de 120 pays, enregistrés au 30 septembre, « réduisent les projections d’émissions pour 2030 de 7,5 %, alors que (une baisse de) 30 % serait nécessaire pour +2 °C et 55 % pour 1,5 °C ».

Ces prévisions partent de l’hypothèse que les engagements seront bien tenus, alors qu’un certain nombre de précédents engagements ne sont toujours pas atteints. Ainsi, en tant que groupe, les pays du G20 ne sont pas sur la voie de respecter leurs précédents objectifs.

Source: Les Echos