COP 15 : dugongs, ormeaux, coraux… de nouvelles espèces menacées d’extinction
16 décembre 2022
16 décembre 2022
Dans le cadre de la 15e conférence mondiale sur la biodiversité (COP 15) qui se tient à Montréal, l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) a actualisé la liste rouge des animaux menacés d’extinction. Les espèces marines apparaissent comme particulièrement vulnérables.
La sixième extinction de masse n’a jamais semblé aussi proche. La liste des animaux menacés de disparition ne cesse en effet de s’allonger. Le milieu marin n’échappe pas à ce triste sort, selon la liste dévoilée à Montréal par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ainsi, 2.028 espèces menacées s’ajoutent à la dernière évaluation de 2021. Au total, ce sont désormais 42.108 espèces qui sont considérées comme en danger, soit 28 % des 150.388 espèces évaluées.
Les dugongs, paisibles cousins des lamantins, sont aujourd’hui en déclin avec moins de 250 individus en Afrique de l’Est et 900 en Nouvelle-Calédonie. Les ormeaux, coquillages des eaux marines peu profondes, voient 44 % de leurs espèces figurer sur la liste rouge. Quant au corail cierge, il a vu sa population diminuer de plus de 80 % depuis 1990.
Les activités humaines sont clairement responsables de ces situations dramatiques. Les captures involontaires dans les filets de pêche, le braconnage, les blessures causées par les bateaux, la pollution issue des rejets agricoles ou de l’exploitation minière qui dégradent les milieux naturels et raréfie la nourriture des animaux mais aussi les canicules marines déciment ces espèces marines.
« La capacité de ralentir et de limiter le taux d’extinction, de nous faire gagner du temps, a été très largement concentrée sur les grandes espèces terrestres », a déclaré le directeur adjoint de l’UICN, Stewart Maginnis. « Nous avons 30 ans de retard en matière de conservation marine efficace, espérons maintenant que nous pourrons le rattraper », a-t-il lancé. La liste rouge n’est toutefois pas un catalogue apocalyptique désespéré mais un outil scientifiquement rigoureux pour cibler les actions de conservation, fait-il valoir.
Plus globalement, les causes de l’accélération de la disparition du monde vivant sont connues : elles sont d’origine humaine. La surpêche, les rejets polluants, le réchauffement climatique, l’acidification de l’eau… forment un cocktail destructeur, largement documenté par les scientifiques. Leur encadrement est au coeur des négociations de la COP 15 Biodiversité qui se tient actuellement à Montréal.
L’actualisation de la liste rouge de l’UICN alimente l’impérieuse nécessité de trouver un accord mondial pour réduire la pression destructrice des activités humaines sur les milieux marins. Les délégués du monde entier y sont réunis depuis le 7 décembre. Leur objectif est de finaliser d’ici le 19 décembre un nouveau cadre décennal pour signer « un pacte de paix avec la nature », en s’accordant sur des objectifs clés pour préserver les forêts, les océans et les espèces de la Terre.
Outre l’objectif phare de placer 30 % des terres et des mers sous un statut protecteur, les négociateurs doivent aussi s’accorder sur des cibles de réductions des pesticides et des engrais, sur la restauration des milieux dégradés et sur la gestion durable de toutes les ressources du vivant, indispensable à la survie de l’humanité.