A La Réunion, les tortues et oiseaux marins révèlent « une soupe de plastiques » dans l’océan Indien

L’étude du contenu stomacal de ces animaux, qui avalent de grandes quantités de matières plastiques, permet de prendre la mesure de la pollution marine dans cette partie de l’océan.

Dans son bassin bleu de 2 mètres de diamètre, elle semble presque à l’étroit. La tortue Frédériquette a visiblement envie de nager, sortant fréquemment la tête hors de l’eau en donnant des coups de nageoire. « Elle va bien maintenant », se réjouit Stéphane Ciccione, le directeur de Kélonia, un aquarium consacré aux tortues marines à Saint-Leu, sur la côte ouest de l’île de la Réunion.

Cette caouanne, à la carapace orangée caractéristique, est en convalescence dans l’hôpital des tortues de l’aquarium à la suite d’une intervention chirurgicale qui a permis d’enlever un hameçon profondément accroché dans sa gorge. Frédériquette a été prise en charge le 17 septembre 2022 après avoir été capturée accidentellement entre La Réunion et Madagascar par un pêcheur de thons et d’espadons utilisant des palangres, ces lignes de plusieurs kilomètres de long. La tortue restera à l’aquarium le temps nécessaire, avant d’être relâchée dans le lagon aux eaux bleu turquoise situé juste en face.

Depuis 2007, Kélonia travaille en partenariat avec les pêcheurs palangriers pour qu’ils ramènent à terre ces tortues pélagiques lorsqu’elles s’accrochent à une ligne. Il en récupère plus d’une vingtaine chaque année, ainsi que quelques tortues côtières victimes de collisions avec des bateaux. Quinze années de prise en charge de cette espèce marine protégée ont permis de réaliser combien cette partie de l’océan Indien était touchée, elle aussi, par la pollution plastique.

Source: Le monde