À bord du Commandant Charcot, nouveau bateau de croisière scientifique

Le Commandant Charcot, nouveau fleuron de la flotte Ponant, a été baptisé ce mardi 28 septembre 2021 au large d’Étretat (Seine-Maritime) avant de mettre le cap pour sa première croisière en Antarctique.

Amarré au quai Roger-Meunier au Havre (Seine-Maritime), Le Commandant Charcot, interpelle avec sa coque épaisse, ses formes ramassées et les étranges globes surmontant sa passerelle Mais quel est ce nouveau prince des mers ? Un yacht de croisière ou un croiseur de recherche ? Les deux, mon capitaine ! Le premier paquebot brise-glace est le treizième navire de la compagnie Ponant, fondée en 1988 par deux officiers de marine marchande, Jean-Emmanuel Sauvé et Philippe Videau, et rachetée en 2015 par Artemis, la holding de François Pinault, dans la volonté de perpétuer l’histoire de l’exploration polaire française.

« Pour nous rendre digne de Jean-Baptiste Charcot (1867-1936), scientifique et explorateur, nous avons choisi les technologies les plus innovantes pour pouvoir rallier des zones jusqu’à maintenant inaccessibles avec l’impact le plus faible possible », explique Mathieu Petitteau, le directeur R & D de la flotte Ponant qui a suivi toutes les étapes de la construction. Le premier navire d’exploration polaire hybride électrique propulsé au gaz naturel liquéfié est ainsi certifié selon la norme environnementale Clean Ship. Dans les soutes, deux cuves de gaz naturel ont remplacé le fioul lourd et un système hybride électrique avec 50 tonnes de batteries permet de réduire les émissions de CO2 de 25 % et la consommation de carburant de 10 %. Ces équipements, tout comme ceux de survie garantissent une autonomie de deux mois en mer et de cinq jours pour 450 passagers sur la banquise, pour des surcoûts d’environ 20 %.

Une navigation fascinante vers le Paradis Blanc

Que vont faire Le Commandant Charcot et ses passagers dans ces terres sauvages immaculées ? « Bien qu’il soit massif, et qu’il impose par sa propulsion, c’est aussi un navire d’opportunité pour faire évoluer les techniques de propulsion et la réglementation maritime, complète le commandant Patrick Marchesseau, à la manœuvre, lors d’un tout premier voyage test. Entre le 1er et le 15 septembre, au départ de Longyearbyen (Norvège), nous avons fait route vers le Pôle Nord en compagnie de scientifiques mais aussi avec deux Inuites. Il y aura toujours quatre places à bord pour eux. La banquise est soumise en permanence à la pression des vents et des éléments, il y a des chenaux qui s’ouvrent, des plaques qui dérivent. La glace peut se former en quelques minutes. C’est une navigation fascinante, imprévue, qui offre des panoramas et des rencontres extraordinaires avec les animaux, ours, manchots, baleines, grands oiseaux des mers, qui font confiance à l’homme. »

C’est dans cet échange que l’équipage, ultra-formé du Commandant Charcot conçoit sa mission aux Pôles. Pas seulement comme une croisière pour élite très fortunée.

Coût : 270 millions d’euros. La saison inaugurale prévoit dix croisières à la découverte de l’Antarctique de novembre 2021 à mars 2022, à partir de 10 560 €.

Source: msn