Continent englouti, Icelandia réécrit l’histoire de la Terre
6 décembre 2021
6 décembre 2021
Des géophysiciens ont découvert un continent dont l’Islande serait la partie émergée. Icelandia s’ajoute à Walvia et Zealandia pour compléter le puzzle de la Pangée, ce supercontinent unique qui existait il y a environ 240 millions d’années. L’histoire de la formation des continents est désormais mieux comprise et certains chercheurs vont même jusqu’à modéliser l’évolution à venir des plaques qui devraient à nouveau se réunir dans un futur lointain.
Le froid est déjà mordant en Islande en cette fin de septembre, tandis qu’une équipe de géologues venus du Royaume-Uni, de France, de Norvège, d’Allemagne et des États-Unis arpente ces terres volcaniques rugueuses et nappées d’humidité. Les scientifiques sont à la recherche d’indices minéraux qui leur permettraient de confirmer l’existence d’un continent englouti, une terre d’environ 600.000 km2 dont l’Islande serait la partie émergée.
Baptisée Icelandia, cette plaque continentale submergée pourrait même atteindre une superficie totale d’environ 1 million de kilomètres carrés si les régions à l’ouest du Royaume-Uni en sont bien le prolongement géologique, comme l’envisagent les scientifiques. Cette étonnante hypothèse est détaillée dans un ouvrage de la Société géologique d’Amérique à paraître en janvier 2022, dont le chapitre consacré à Icelandia a été rendu public en juin dernier.
« Sur le terrain, nous collectons des échantillons de roches dans les racines d’anciens volcans, explique Laurent Geoffroy, chercheur au Laboratoire géosciences-océan (LGO) de l’université de Bretagne occidentale, à Brest (Finistère), l’un des signataires de l’étude. L’analyse de leur composition chimique et isotopique doit permettre d’identifier une altération des magmas par du matériel continental. «
Un schéma simplifié de notre planète départage la croûte continentale – qui forme les continents – et la croûte océanique – qui se déroule de part et d’autre des dorsales. Ces dernières dessinent une chaîne de montagnes sous-marines, où se forme la croûte océanique, un processus continu lié à l’émergence du magma du manteau terrestre. Jusqu’à présent, les géologues décrivaient le nord de l’Atlantique, à l’ouest de nos côtes, comme composé de croûte océanique se formant au rythme de 1 à 2 cm par an, soit la vitesse d’écartement des plaques eurasienne et nord-américaine.
Source: SCIENCE et AVENIR