Vers un accord international pour réduire la pollution plastique dans les océans
7 septembre 2021
7 septembre 2021
GENÈVE, Suisse — Une conférence intergouvernementale a fait les premiers pas vers l’élaboration d’un accord international visant à réduire la pollution plastique et les déchets dans les océans, qui peuvent étouffer la vie marine, nuire à la sécurité alimentaire et au tourisme côtier, et contribuer au changement climatique.
Un projet de résolution a été présenté jeudi par le Pérou et le Rwanda, et soutenu par l’Union européenne et plusieurs autres pays, à l’issue d’une conférence de deux jours à Genève.
Ce projet constitue une étape procédurale, mais vise à créer une dynamique pour l’élaboration dès l’année prochaine des termes d’un accord mondial contraignant.
Le projet, qui vise principalement à mettre en place un comité pour négocier le libellé d’un éventuel accord, devrait être examiné en février lors d’une réunion du Programme des Nations unies pour l’environnement.
Les partisans de ce projet espèrent unifier les efforts, morcelés, pour lutter contre ces déchets dans le monde. Ils espèrent prendre en compte le cycle de vie complet des plastiques, de la production jusqu’à la consommation, en passant par la gestion des déchets, leur traitement et leur réduction.
Les organisateurs de la conférence affirment que jusqu’à 12 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans les océans chaque année, et ce nombre devrait tripler d’ici 2040. Jusqu’à présent, près de 5 milliards de tonnes de plastique produites depuis le début des années 1950 ont fini dans des décharges ou dans l’environnement naturel, soutiennent-ils.
«L’objectif final, c’est d’atteindre zéro déchet», a déclaré Oliver Boachie, conseiller spécial du gouvernement du Ghana, qui a coorganisé la conférence de cette semaine avec l’Équateur, l’Allemagne et le Vietnam. Plus de 1000 représentants de plus de 140 pays y ont participé, ainsi que des groupes écologistes.
M. Boachie a déclaré aux journalistes qu’il n’y avait pas de réticence entre les participants, mais que certains pays, non spécifiés, évaluaient toujours les perspectives d’un accord et élaboraient des politiques nationales en cette matière. Il n’y avait pas de «positions bien ancrées», a-t-il déclaré, exprimant son optimisme quant au fait que les pays finiront par s’entendre.
Un accord pourrait être élaboré à partir de lois déjà adoptées dans plus de 120 pays – y compris les États membres de l’Union européenne et plus d’une trentaine de pays africains. Ces lois restreignent déjà ou interdisent les plastiques à usage unique.
Mais certains pays hésitent encore: par exemple, le Japon a exprimé son opposition à un accord contraignant, préférant une solution volontaire, et les États-Unis ont résisté à l’interdiction des plastiques à usage unique.
«Personne ne s’attendait à ce que ça passe comme une lettre à la poste», a admis M. Boachie.
Source : L’actualité