Dikwe : les essais du prototype à échelle 1/4 concluants, vers un démonstrateur à échelle 1
6 avril 2023
6 avril 2023
Le Groupe Legendre, Geps Techno et l’Ifremer ont annoncé, mardi 4 avril, qu’un démonstrateur à échelle 1 de Dikwe allait être construit, après des essais concluants d’un prototype à échelle 1/4. Cette « digue à énergie positive » devrait voir le jour en 2024, « sur un site qui reste à définir », indiquent les trois partenaires.
Dikwe est un ouvrage de protection du littoral qui intègre un dispositif de production d’énergie renouvelable. Avec un système de volets oscillants (flaps), il peut produire de l’électricité à partir de l’énergie des vagues, tout en protégeant de leurs effets destructeurs. A la manière d’une chatière, un volet bat en suivant les mouvements de la houle qui vient le pousser, actionnant des vérins et une centrale hydraulique qui produit de l’électricité.
L’intérieur du caisson a été spécialement conçu afin que le volume d’eau entre et sorte en phase avec la houle. L’idée est d’éviter que le volume d’eau sortant du caisson rencontre le mouvement de houle ascendant, qui cherche à entrer dans le caisson. Le système a été développé avec le soutien de l’Ademe ainsi que des régions Bretagne et Pays de la Loire.
Des tests en bassin à échelle 1/15e ont d’abord été menés dans le bassin oceanique à houle de l’Ifremer, à Brest. Ils ont permis de valider le design. Puis, un prototype à échelle 1/4 a été installé, tout proche, sur le site d’essais en mer de l’Ifremer, à Sainte-Anne-du-Portzic, en mars 2022. Ce caisson en acier mesurant 6.5 mètres de large, par 5 mètres de haut et 7 mètres de profondeur, pour un poids de 25 tonnes a été construit par les Ateliers Mécaniques Lorientais (AML) et posé sur un jacket pour être placé à la bonne cote et éprouvé pendant plusieurs mois. A l’avenir il ne s’agira pas de fabriquer des caissons en acier posés sur des jackets. Legendre Construction a prévu une construction modulaire avec, pour des ouvrages neufs, des caissons en béton armé réalisés dans une forme de radoub ou sur un dock flottant. Ces caissons, équipés, seraient ensuite mis en flottaison, remorqués et immergés sur site, sur la base d’un talus ou d’une fondation sous-marine en enrochements.
Cette expérimentation a pu se dérouler avec des conditions réelles, notamment des « houles sévères », sur un site bien instrumenté. Après analyse des données, les partenaires se disent « très satisfaits des résultats obtenus sur le comportement structurel ainsi que sur le rendement énergétique du prototype ». La technologie permet « un rendement moyen de 40% de la vague à l’électron en conditions favorables », une « production très importante » pour un houlomoteur, affirment-ils, qui corrobore les essais en bassin. Ils vont donc maintenant passer à la dernière phase avant la commercialisation. Un démonstrateur à échelle 1 va être construit d’ici 2024. Ils précisent que le site reste encore à définir.