Pollution : les microplastiques qui atteignent les fonds marins ne se dégradent pas

Au menu de ce journal des sciences : les microplastiques au fond de nos océans, des planctons qui mangent des virus, des poissons qui se battent pour rien, et un appel de la NASA pour sauver le télescope Hubble.

 

Les microplastiques au fond des océans ne se dégradent pas

 

Ces particules de moins de 5mm se logent partout – dans les montagnes, les rivières. On en retrouve même en Antarctique. Et les baleines, nous en parlions ici, en ingurgitent des tonnes chaque année. Et, bien sûr, la majeure partie se perd dans nos océans. Les estimations de leur quantité varient. La dernière en date donne le chiffre de 24 milliards de milliards de microplastiques dans les mers du globe.

Pour étudier le devenir de ces particules, ces scientifiques sont allés échantillonner le delta de l’Ebre, au sud de la Catalogne. On parle de carottage. Cette carotte récupérée à une centaine de mètres de profondeur a ensuite été découpée en tranches pour analyser la composition en microplastiques de chaque couche et étudier leur dégradation.

Les chercheurs et chercheuses ont ensuite daté les échantillons avec du plomb 210 pour établir la chronologie de chaque portion de sédiments, dans le but de comprendre ce qu’il advient de ces microplastiques avec le temps.

Résultat, les microplastiques s’accumulent depuis 50 ans, et cette accumulation s’accélère. Elle suit la production mondiale… Et, seconde découverte, les microplastiques au fond des océans ne se dégradent pas.

 

Certains organismes se nourrissent de virus

 

On les connaît surtout pour leur caractère pathogène. Mais les virus sont faits de protéines et de lipides. Parfait pour un « repas équilibré ».

C’est pourquoi ces chercheurs de l’Université du Nebraska se sont demandés si certains êtres vivants pouvaient tirer profit de leur consommation de virus. Ils ont mis en culture des planctons d’eau douce récupérés dans un étang avec des chlorovirus. Et, au bout de deux jours, il n’y avait presque plus de virus dans l’échantillon, en revanche, il y avait une forte croissance des planctons…

Et pour être certain que ces organismes se nourrissent bien de ce virus et pas d’autre chose, ils ont marqué l’ADN viral avec un colorant fluorescent. Résultat, les planctons s’allument, signe qu’ils se gavent de ce festin.  L’auteur principal explique que ce résultat n’est pas vraiment étonnant. C’est seulement qu’on ne l’avait pas remarqué plus tôt. Il s’agit d’un régime alimentaire qu’il appelle la virovorie, et qui n’est probablement pas rare dans la nature. Cela ouvre un nouveau champ d’étude sur l’incidence de cette virovorie sur l’interaction et l’évolution des êtres vivants.

 

La dégradation des récifs coralliens pousse des poissons à se battre inutilement

 

Leurs carences les poussent à gaspiller leur énergie. Pour le mettre en évidence, une équipe de recherche de l’Université de Lancaster au Royaume Uni, a étudié les interactions de plus de 38 espèces de poissons-papillons présents dans les récifs aux Philippines.

A la suite d’une vague de chaleur marine en 2016, le corail a blanchi, ce qui est un signe de son dépérissement. Or elle est une source d’alimentation essentielle pour ces poissons tropicaux.

Alors, les scientifiques se sont aperçus que les poissons avaient davantage tendance à se battre entre eux, pour protéger leur morceau de corail, en pourchassant parfois leur adversaire sur plus de 50 mètres. Une dépense d’énergie précieuse et des attaques inutiles, selon l’autrice principale, qui pourraient les faire basculer dans une véritable famine, et pourrait avoir des conséquences sur les autres maillons de la chaîne alimentaire.

Source: radio france