Le Prix Mare Nostrum 2022 annonce ses lauréats
31 octobre 2022
31 octobre 2022
L’Association Mare Nostrum – Une Méditerranée autrement, a annoncé les lauréats du Prix Mare Nostrum. Fondée à l’automne 2020 à Perpignan afin de promouvoir le patrimoine culturel et littéraire méditerranéen, l’association Mare Nostrum – Une Méditerranée autrement, est composée de bénévoles.
En 2021, la première édition du Prix Mare Nostrum a vu le couronnement dans la catégorie « essais » de l’ouvrage de la première femme imame en France, Kahina Bahloul pour Mon Islam, ma liberté chez Albin Michel. Dans la catégorie « roman », le prix a été décerné à l’autrice Giulia Caminito pour Un jour viendra, chez Gallmeister.
Le Prix comporte désormais quatre catégories : Roman méditerranéen, Premier roman, Histoire et Géopolitique, Philosophie et Spiritualité. Il a pour originalité de ne pas faire de distinction entre les publications « françaises » et « étrangères ». En effet, selon le manifeste de Mare Nostrum, « l’étranger » n’existe pas ; nous avons tous la Méditerranée en partage.
Voici les différents lauréats :
Dans la catégorie roman méditerranéen : Anaïs Llobet, avec Au café de la ville perdue – Éditions de l’Observatoire
En 1974, Varosha a connu une tragédie, transformant cette cité balnéaire florissante et aux plages idylliques en ville fantôme. Cet ancien joyau de la côte est de Chypre était l’un des fleurons touristiques méditerranéens, jusqu’à ce que l’armée turque envahisse les lieux, obligeant les Chypriotes grecs à fuir en laissant tout derrière eux.
C’est là, sur cette terre chypriote divisée en deux, comme le fut un peu plus tôt la Palestine, qu’Anaïs Llobet fait naître son récit. Des mots justes faits de souvenirs douloureux et fourmillant d’anecdotes sur le thème de l’exil et de l’attachement aux racines, font de cet ouvrage un roman poignant et symbolique de bien des tragédies contemporaines.
Dans la catégorie premier roman : Rebecca Benhamou, avec Les habitués du temps suspendu – Fayard
Ce beau livre de Rebecca Benhamou met l’accent sur la réconciliation entre les deux rives de la Méditerranée. Il évoque une époque, hélas révolue, où juifs, chrétiens et musulmans vivaient en bonne entente, au sein d’un pays qui ne sera dévoilé qu’à la dernière page. En montrant les dégâts des guerres successives, l’auteure invite à la paix.
Inspiré par la vie de son grand-père, l’ouvrage s’interroge sur le temps et la mémoire. Peuplé de personnages attachants, ce premier roman insiste sur la transmission entre les générations, à travers les récits partagés, et la fonction pacificatrice de la musique.
Dans la catégorie Histoire et Géopolitique : David Abulafia, avec La Grande Mer : Une histoire de la Méditerranée et des Méditerranéens – traduit de l’anglais par Olivier Salvatori – Les Belles Lettres
Aux antipodes de Fernand Braudel dans son approche de la Méditerranée, le livre de David Abulafia, en conteur passionné, nous fait découvrir son histoire en cinq grandes périodes et sous l’aspect des sciences humaines. Illustré d’une magnifique iconographie et enrichi de cartes didactiques, il a tout de ce qu’un ouvrage historique majeur exige : un thème important, des recherches solides, une écriture somptueuse et accessible, et une vision très perspicace de la nature humaine, parfois non dénuée d’humour… En résumé, un livre fourmillant d’anecdotes historiques passionnantes à mettre entre toutes les mains.
Dans la catégorie Philosophie et spiritualité : Stéphanie É. Binder, avec Tertullien et moi – Éditions du Cerf
Chercheuse à l’université Bar-Ilan, Stéphanie É. Binder compte parmi les spécialistes internationalement reconnus des relations entre Juifs, Grecs et Romains dans le monde antique. De son dialogue incessant avec Tertullien, un échange fécond par-delà les temps et les lieux, elle nous offre un exemple rare et magnifique d’ego-histoire où la divulgation d’un passé méconnu éclaire la mécompréhension cachée du présent.
En puisant aux sources de la pensée de cet Africain chrétien de Carthage, elle nous invite à renouveler notre relation à l’Antiquité et surtout à mobiliser la sagesse des anciens dans la résolution de tous nos maux.
Chacun des jurys est composé de lecteurs, d’écrivains et d’universitaires. Ils sont renouvelés chaque année. Le prix est doté d’une enveloppe de 12.000 €, répartie en parts égales entre les quatre lauréats. Si un ouvrage primé est une traduction, la dotation sera de 2300 € pour l’auteur et 700 € pour le traducteur.
Le Prix Mare Nostrum bénéficie du soutien de la Fédération Nationale des Caisses d’Épargne, et de la Caisse d’Épargne du Languedoc-Roussillon. La cérémonie de remise du Prix aura lieu le mercredi 30 novembre à 12h00, au sein du siège de la Fédération Nationale des Caisses d’Épargne, 5 rue Masseran, Paris 7e.