Un nouveau cétacé aperçu dans les boucles de la Seine, près de Rouen

C’est la quatrième fois qu’un cétacé est aperçu dans la Seine ou à ses abords depuis le début de l’année. Un globlicéphale noir a été observé à Sahurs (Seine-Maritime), le 20 novembre dernier.

En l’espace de quelques mois, c’est le quatrième cétacé identifié dans les boucles de la Seine et sur les côtes normandes.

En avril dernier, un rorqual commun s’était échoué sur une plage de Saint-Valery-en-Caux, en 2022, une orque avait été identifiée dans la Seine, tout comme un béluga qui s’était retrouvé en difficulté dans l’un des bassins de l’écluse de la Garenne, dans l’Eure. 

Le globicéphale, espèce de plus en plus rare en Normandie

Le 20 novembre 2023, c’est un promeneur qui fait a donné l’alerte comme le rapporte Paris-Normandie. Durant une balade à Sahurs (Seine-Maritime), l’homme observe, à plusieurs reprises, un aileron sortir de l’eau. Le Groupe d’Étude des Cétacés du Cotentin et des mammifères marins de la Manche (GECC) identifie un globicéphale noir. « Ces animaux sont facilement repérables avec leurs ailerons assez arrondis », précise Maïlys Baudoint, chargée de médiation scientifique au GECC. 

 

D’ordinaire, ces mammifères marins se déplacent en groupe et haute mer. La dernière observation remonte à avril 2023, un groupe de plusieurs dizaines de globicéphales noirs avait été identifié près de l’île anglo-normande de Chausey. « Nous en voyons de moins en moinsdepuis les années 2000, l’espèce se raréfie peut-être parce que les voies migratoires évoluent ou à cause de la raréfaction des proies en Manche« , concède Maïlys Baudoint.

A-t-il déjà retrouvé le chemin de la mer ?

Dans la Seine, le cétacé peut survivre, « même s’il ne s’agit pas de son milieu de prédilection », ajoute la spécialiste. Dans des conditions de vie normale, le globicéphale se nourrit de calamars et de poissons, il a donc des chances de se maintenir en bonne santé puis de retrouver son chemin. Mais, « lorsqu’un animal comme celui-ci se perd dans un fleuve, il est souvent malade », tempère-t-elle.

En attendant, « il n’a été vu qu’une seule fois dans le fleuve et n’a pas été aperçu depuis », poursuit Maïlys Baudoint. Selon les membres du GECC, l’animal est peut-être reparti dans la Manche.

Strictement interdit d’approcher

De son côté, Haropa Port a émis un avis à la navigation invitant les marins à la plus grande prudence. Il est « strictement interdit de s’approcher volontairement par voie nautique à moins de 100 mètres de l’animal », précise Pascal Bonnel, commandant du Grand Port Maritime de Rouen. Il est « préconisé aux navires, bateaux et engins flottants pouvant être contraints de le croiser, de tout faire pour passer à plus de 10 mètres, sans toutefois mettre en jeu leur propre sécurité », précise la capitainerie.

Si vous apercevez le globicéphal ou tout autre cétacé, il est possible de le signaler sur le site web ou l’application ObsEnMer. « Nous pourrons ainsi le remonter au l’observatoire ‘Pelagis’ chargé du suivi de l’état des populations », souligne Maïlys Baudoint. 

Le Globicéphale noir peuple la Manche et l’Océan l’Atlantique et selon les spécialistes, il n’est pas en danger de disparition.

Source: France info