Tous les ports d’Afrique doivent suivre l’approche adoptée au niveau de Tanger Med

 

« Le Maroc investit beaucoup en Afrique et il a une expérience qui mérite d’être partagée », selon le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi A. Adesina.
Prenant l’exemple des énergies renouvelables, le patron de la Banque panafricaine a salué l’expérience réussie du Maroc au niveau du complexe Noor Ouarzazate, considéré comme l’un des plus grands parcs solaires au monde.

La réussite de ce projet permettra à l’institution financière multilatérale « de lancer des projets similaires en Afrique, dans le cadre du projet Desert to Power », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’agence MAP.

Lequel projet « vise à fournir de l’énergie à 250 millions de personnes dans les pays qui composent la bande sahélienne en utilisant les sources d’énergie disponible en abondance dans la région », a-t-il rappelé au cours de cette interview réalisée à l’occasion de l’édition 2023 du Forum pour l’investissement en Afrique qui s’est déroulée du 8 au 10 novembre à Marrakech.

Un autre exemple soulignant l’expérience du Royaume, celui de la construction des ports avec les zones industrielles, zones industrialo-portuaires, comme Tanger Med.

A ce propos, le président de la BAD a profité de cette interview pour appeler à « revoir tous les ports en Afrique, en suivant l’approche adoptée au niveau de Tanger Med », rappelant au passage que l’institution dont il est le patron investit également au niveau du complexe portuaire Nador West Med « qui est vraiment très important ».

Il faut souligner que plusieurs projets du Maroc ont été discutés lors des board rooms du Forum pour l’investissement en Afrique dont les travaux ont pris fin vendredi 10 dernier et auxquels le Royaume a pris part.

En effet, pour ne citer que quelques exemples, « il y avait Nador West Med avec 4,5 milliards de dollars et presque 5,6 milliards de dollars pour la Royal Air Maroc pour investir dans les avions et améliorer la compétitivité de la compagnie », a rappelé Akinwumi A. Adesina notant que d’autres projets présentés à cette occasion ont suscité l’intérêt de nombreux investisseurs.

Akinwumi A. Adesina, qui ne tarit pas d’éloges sur les projets de développement réalisés au Maroc, a par ailleurs confié qu’il avait également visité l’Université Mohammed VI polytechnique. « C’est incroyable ce que j’avais vu là-bas : Comment on utilise les informations digitales dans toutes les formations », s’est-il réjoui.

S’exprimant, cette fois-ci, plus généralement sur les raisons qui devraient inciter les investisseurs à avoir confiance dans le continent, le président de la BAD a d’emblée affirmé que « l’Afrique va très bien et son économie est aussi très résiliente, malgré la situation géopolitique, les taux d’inflation élevés, l’impact du Covid-19 et les effets du changement climatique ».

Il a par la suite rappelé que cinq Etats africains figurent parmi les dix pays avec le taux de croissance le plus élevé au monde et noté que le taux de croissance du PIB en Afrique est estimé à 3,8% en 2023, alors qu’il est d’environ 3,5% au niveau mondial.

Selon lui,  on devrait avoir beaucoup de confiance en Afrique pour différentes raisons. La première raison est que « l’Afrique a une forte croissance démographique avec une population estimée aujourd’hui à 1,4 milliard de personnes pour augmenter à 2,5 milliards de personnes d’ici 2050 », a-t-il fait remarquer.

La deuxième raison, et non des moindres, le continent africain a une capacité énorme au niveau des énergies renouvelables, surtout pour le solaire. Et de citer l’exemple du Maroc avec le complexe solaire Noor Ouarzazate, financé par son institution, en plus de Noor Midelt.

La troisième pour laquelle les investisseurs devraient avoir confiance dans le continent, c’est la taille de l’économie des pays qui le composent. Pour lui, nul besoin de préciser qu’« avec l’intégration régionale, la taille de cette économie devient de plus en plus importante et très intéressante pour les investisseurs », comme il l’a noté.

Ce n’est pas tout. Le patron de la banque africaine estime que l’atout le plus important du continent, c’est sa jeunesse. « Nous avons aujourd’hui 477 millions de jeunes entre 15 et 25 ans », a-t-il déclaré affirmant qu’il est « toujours optimiste pour l’Afrique » et qu’on ne trouve pas des risques juste en Afrique.

Il en veut pour preuve, « une étude faite sur ce sujet par le Moody’s Analytics a révélé que le taux de défaillance du continent est le plus bas du monde. Cela veut dire que l’Afrique est bancable, l’investissement sur l’infrastructure, c’est rentable et on tient les risques », a-t-il conclu.

Source: Libération