Avoir « des océans en bonne santé est vital pour notre planète et sa population. ». Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a posé les enjeux, jeudi 11 avril, au sommet organisé dans le cadre de la Décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
La Méditerranée concentre plusieurs menaces
À Barcelone, où la communauté internationale état réunie pour mesurer les initiatives entreprises depuis 2021 afin de mieux connaître et protéger le milieu marin, Audrey Azoulay, la directrice générale de l’Unesco a indiqué que « plus de 500 projets sont en train d’être mis en œuvre dans une soixantaine de pays et plus d’un milliard de dollars a été mobilisé. Mais il reste encore beaucoup à faire. […] Seule une mobilisation maximale permettra de sauver les océans ».
Lors de ce rendez-vous, treize villes côtières du monde entier, dont Nice, ont notamment annoncé la création d’une plateforme intitulée Les villes avec l’océan. « 75 % des mégalopoles mondiales sont situées sur les côtes et leurs habitants sont les plus touchés par les catastrophes », souligne l’Unesco. Ce programme est destiné à renforcer les systèmes d’alerte aux tsunamis mais aussi à former des urbanistes chargés d’anticiper les risques liés au recul du trait de côte.
À Athènes s’ouvre, lundi 15 avril et pour trois jours, un autre sommet dédié à la protection des océans. Our Ocean y réunit experts et décideurs politiques. Environ 120 pays sont attendus pour cette neuvième conférence dont le principe a été lancé en 2014 par le secrétaire d’État américain de l’époque, John Kerry.
La Grèce, qui organise l’événement, souhaite mettre la question du tourisme au centre des débats. Environ 13 % de son PIB est lié directement à cette activité, qui peut s’accompagner d’un surtourisme aux effets néfastes.
Impact de l’activité maritime sur l’environnement
Par ailleurs, près de 20 % de la flotte marchande mondiale en termes de capacité de tonnage appartient à la Grèce. Athènes était donc toute désignée pour des discussions autour du commerce maritime, de sa sécurité et de la pollution que génère le secteur.
Autre enjeu : les déchets plastiques et microplastiques. Chaque année, des tonnes en sont rejetées et 80 % des déchets marins sont constitués de plastique. « D’ici fin 2050, le taux de production de plastique devrait être multiplié par 4 à 5, couvrant ainsi 15 % de la consommation mondiale de pétrole », explique l’organisation d’Our Ocean.
Enfin, une attention particulière sera portée sur la Méditerranée. Cette mer, au carrefour de trois continents, est visée par un réchauffement plus rapide qu’ailleurs et une montée du niveau des eaux qui touche déjà la faune, la flore et les populations de son pourtour.
La France veut avancer
La France aura un objectif tout particulier à Athènes. Hervé Berville, secrétaire d’État chargé de la Mer et de la Biodiversité doit mettre l’accent sur la nécessité d’une ratification rapide du Traité international pour la protection de la haute mer et de la biodiversité marine. Paris espère une mise en œuvre lors de la Conférence des Nations unies pour l’Océan de juin 2025, à Nice.
Ce Traité porte sur la protection de la biodiversité marine au-delà des juridictions nationales, en haute mer, soit près de la moitié de la surface de la Terre.
Deux autres dossiers sur lesquels la France est particulièrement motrice et active sont l’appel pour un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins dans les eaux internationales (appel rejoint par 25 États) et le Traité juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique, indique le ministère.
Source: La nouvelle république