RENCONTRE. L’océanographe Paul Tréguer a ouvert le monde de la mer à Brest

 

Océanographe de renom international, fondateur de l’Institut européen de la mer à la pointe bretonne, le Brestois Paul Tréguer continue, à 82 ans, ses activités de recherches. Dans « Jules Verne, Planète Océan », nouveau livre à son image, ce « savant amoureux de la mer » revisite, de son regard éclairé, l’univers marin du célèbre écrivain nantais.

À la question « Êtes-vous optimiste, Paul Tréguer ? » l’océanographe spécialiste de l’impact du changement global répond « Oui ». Fringant, en pull marin, à 82 ans, barbe en pointe et lunettes rondes, des yeux brillant autant d’humour que d’intelligence, Paul Tréguer, ce savant amoureux de la mer, fait confiance aux jeunes, qu’il appelle « les forces de l’espoir ».

Ces jeunes dont il s’est constamment entouré depuis qu’il a fondé, en 1997, à Brest, l’Institut européen de la mer (IUEM), où il continue à animer un groupe de recherches. Lui qui a favorisé l’essor des sciences de la mer à l’échelle nationale, européenne et internationale, est désormais professeur émérite de l’Université de Bretagne occidentale, l’UBO, classée, pas un hasard, parmi les meilleures universités au monde en océanographie.

«On transmet aux jeunes des outils pour réparer la planète»

« Les jeunes sauront sortir des énergies fossiles, inventer des technologies propres, amener les acteurs politiques et économiques à changer de cap et mettre en place une société plus sobre », maintient Paul Tréguer, qui se définit comme un « self-made-man en océanographie ».

Vraiment ?  « On a endommagé notre planète mais on leur transmet des outils pour la réparer. » Mais comment ? « En captant, par exemple, le CO2 rejeté dans l’atmosphère par les centrales thermiques pour l’enfouir dans les gisements sédimentaires profonds de l’océan ».

L’océan, qui occupe 70 % de la surface de la planète, c’est là que surfe l’esprit clairvoyant de ce Brestois ultra compétent sur des sujets que le commun des mortels effleure à peine.

« Le rôle de l’océan est primordial dans les échanges avec l’atmosphère. Il absorbe et stocke 90 % de l’excès de chaleur généré par les gaz à effet de serre», explique-t-il  : « S’il n’y avait pas d’océan, le réchauffement global serait beaucoup plus critique….

Source: Ouest france