RENCONTRE. L’océanographe Paul Tréguer a ouvert le monde de la mer à Brest
29 mars 2024
29 mars 2024
Océanographe de renom international, fondateur de l’Institut européen de la mer à la pointe bretonne, le Brestois Paul Tréguer continue, à 82 ans, ses activités de recherches. Dans « Jules Verne, Planète Océan », nouveau livre à son image, ce « savant amoureux de la mer » revisite, de son regard éclairé, l’univers marin du célèbre écrivain nantais.
À la question « Êtes-vous optimiste, Paul Tréguer ? » l’océanographe spécialiste de l’impact du changement global répond « Oui ». Fringant, en pull marin, à 82 ans, barbe en pointe et lunettes rondes, des yeux brillant autant d’humour que d’intelligence, Paul Tréguer, ce savant amoureux de la mer, fait confiance aux jeunes, qu’il appelle « les forces de l’espoir ».
Ces jeunes dont il s’est constamment entouré depuis qu’il a fondé, en 1997, à Brest, l’Institut européen de la mer (IUEM), où il continue à animer un groupe de recherches. Lui qui a favorisé l’essor des sciences de la mer à l’échelle nationale, européenne et internationale, est désormais professeur émérite de l’Université de Bretagne occidentale, l’UBO, classée, pas un hasard, parmi les meilleures universités au monde en océanographie.
« Les jeunes sauront sortir des énergies fossiles, inventer des technologies propres, amener les acteurs politiques et économiques à changer de cap et mettre en place une société plus sobre », maintient Paul Tréguer, qui se définit comme un « self-made-man en océanographie ».
Vraiment ? « On a endommagé notre planète mais on leur transmet des outils pour la réparer. » Mais comment ? « En captant, par exemple, le CO2 rejeté dans l’atmosphère par les centrales thermiques pour l’enfouir dans les gisements sédimentaires profonds de l’océan ».
L’océan, qui occupe 70 % de la surface de la planète, c’est là que surfe l’esprit clairvoyant de ce Brestois ultra compétent sur des sujets que le commun des mortels effleure à peine.
« Le rôle de l’océan est primordial dans les échanges avec l’atmosphère. Il absorbe et stocke 90 % de l’excès de chaleur généré par les gaz à effet de serre», explique-t-il : « S’il n’y avait pas d’océan, le réchauffement global serait beaucoup plus critique….