Quelle est cette innovation technologique pour les bateaux expérimentée dans le port de Toulon?

 

Certains Toulonnais ont sans doute été surpris de voir le bateau Merci entouré de bulles. Évacuation d’une machine à laver dans le port? Le navire s’est-il transformé en jacuzzi? Rien de tout cela, même s’il se prête depuis quelques jours à une drôle d’expérience scientifique.

L’idée de base

« Chaque année, un bateau doit être entretenu et passer par la case carénage. Grosso modo, sa coque est nettoyée de la mousse et des coquillages accumulés. On passe ensuite un bon coup de peinture. Or, cette peinture est source de pollution », explique Jean-Guillem Destremau, frère du navigateur. L’objectif ici est donc de trouver une solution alternative.

Les Destremau se sont alors rapprochés du laboratoire Mapiem dont un employé est également professeur à l’Université de Toulon. Ensemble, ils ont mis au point un protocole.

Comment ça fonctionne?

Depuis une semaine, des tuyaux poreux ont été installés sous le bateau. Grâce à deux pompes à air, ils créent un « rideau de bulles » qui englobe toute la coque. Celui-ci est censé la protéger du fouling (colonisation par les algues et coquillages).

 

« Nous prenons ensuite des photos à des endroits préalablement établis tous les quinze jours. Elles sont ensuite analysées par le laboratoire et permettent de mesurer l’efficacité du dispositif. »

Combien de temps va durer l’expérience?

On en est au tout début. Seul un premier relevé a pour l’instant été effectué. L’étude devrait durer plusieurs mois pour bien observer l’évolution de l’état de la coque. « Nous espérons des premiers résultats tangibles en juin. À cette période en tout cas, on devrait savoir si cela fonctionne ou non et dans quelles mesures », confie Jean-Guillem Destremau.

Les espoirs engendrés

Cette expérience est la première à être réalisée de la sorte. Il existe bien une étude néo-zélandaise publiée il y a plusieurs années mais qui ne se basait que sur des résultats de laboratoire.

Pour Jean-Guillem Destremau, c’est simple: « Notre essai mené dans le port de Toulon a le potentiel de révolutionner la manière dont les coques de nos bateaux sont protégées du fouling au détriment de la faune et la flore. »

Une solution écologique pourrait ainsi être trouvée à un problème récurrent pour les plaisanciers.

Le dispositif installé sous Merci coûte cher, cependant. La facture avoisine les 6.000 e. « C’est pour ça aussi qu’on pourrait rêver d’installations à plus grande échelle, assurées par les autorités portuaires. Cela permettrait ainsi à tous les bateaux, ferries compris, de pouvoir en profiter. » Une perspective « verte », si et seulement si, l’expérience est concluante.

Source: Var matin