Pourquoi le bassin méditerranéen est devenu le hotspot de la crise climatique

 

En juillet 2023, des températures record ont provoqué des catastrophes telles que des inondations, des incendies de forêt et des vagues de chaleur dans différentes régions du monde. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a lancé un avertissement urgent sur le changement climatique et a appelé à des mesures mondiales pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, s’adapter au changement climatique et financer des solutions climatiques. Les pays industrialisés du G20 sont particulièrement interpellés à agir, tandis que le financement de l’adaptation au changement climatique est crucial, surtout pour les pays en développement.

La région, où vivent plus de 500 millions d’habitants, est en proie à la fournaise et aux incendies depuis des semaines. Elle fait partie des zones qui se réchauffent plus vite que la moyenne mondiale.

La métaphore des enfers, pour des millions d’habitants autour de la Méditerranée, n’est guère exagérée. Depuis plusieurs semaines, l’ensemble des pays du bassin, en particulier l’Italie, la Grèce, la Turquie, la Tunisie et l’Algérie, est en prise avec des vagues de chaleur et des incendies dantesques, laissant derrière eux un lourd bilan humain et environnemental. L’anticyclone provoquant ces extrêmes a été nommé par des météorologues italiens Cerbère, en référence au redoutable chien à trois têtes gardant l’entrée des enfers dans la mythologie grecque, puis Charon, le passeur des âmes. Ces abîmes pourraient tout simplement porter le nom de la crise climatique.

Ces derniers jours, les températures, déjà torrides depuis le début du mois de juillet, ont atteint de nouveaux records, avec 48,2 °C à Jerzu (Sardaigne), 47,8 °C à Syracuse (Sicile), 48,7 °C à Alger, 49 °C à Tunis ou 43 °C à Izmir (Turquie). Du carburant pour les incendies qui se multiplient dans l’ensemble du sud de l’Europe (Portugal, Croatie, Bulgarie, etc.), laissant les pompiers débordés face à une multiplication des fronts.

En Grèce, où des milliers d’habitants et de touristes avaient dû fuir les îles de Rhodes et de Corfou, les autorités ont évacué, mercredi 26 juillet, la périphérie de deux villes du centre du pays, Volos et Lamia. Quatre personnes sont mortes ces derniers jours, dont deux pilotes d’un Canadair, qui s’est écrasé dans un ravin. Les incendies ont émis un million de tonnes de CO2 entre le 1er et le 25 juillet, un record depuis vingt ans, selon le service européen sur le climat Copernicus. En Italie, les feux ont provoqué la mort de cinq personnes, mais le plus lourd bilan est enregistré en Algérie, où 34 décès sont signalés dans les violents incendies qui ont ravagé le nord-est du pays.

Source: Le Monde