Plaidoyer pour une Union des îles de la méditerranée

 

La Tunisie, fidèle à son ancrage méditerranéen se doit de porter au loin les valeurs de détente, d’entente et de coopération.
Telle est sa vocation. Hier, solidaire des moments de libération au Maghreb comme au Machrek, elle participe aujourd’hui, à l’éclosion d’une nouvelle réalité méditerranéenne qui bannirait les haines et transcenderait les fractures.
Les temps changent dans le monde d’aujourd’hui. La méditerranée qui en est le carrefour, suit le rythme.
A l’ère de l’élargissement de l’Union Européenne, nous peuples de la « Mare Mostrum », nous ne pouvons pas nous permettre d’hésiter sur les choix qui s’imposent.


Nous voilà, au quart du 21ème siècle, confrontés à notre destin. Certes, il revient en premier lieu aux Etats de sauvegarder notre mer commune eu égard aux périls qui la menacent (dérèglement climatique, ébranlement des écosystèmes, dégradation des côtes etc…)
Mais les populations ont aussi tout avantage à s’imposer dans la prise en charge de la problématique de la paix et du développement dans cette région du monde, chargée d’histoire et porteuse d’espérance pour l’humanité.
Dans cette dynamique, la contribution des villes doit être prépondérante. Ne sont-elles pas le creuset, par excellence, du brassage humain ? Ce sont ces cités, hier comme aujourd’hui, qui imprègnent le mouvement des idées et des faits sociaux en méditerranée. Ce sont elles qui ont jalonné l’histoire de notre mer.


Souvenons-nous : Athènes, Carthage, Rome.


Aujourd’hui que le repli sur soi plane sur certaines sociétés, les villes méditerranéennes doivent renforcer l’élan de solidarité déjà pris lors d’opérations, certes ponctuelles, mais ô combien significatives, de ce qu’il est convenu d’appeler le jumelage-coopération.
En effet, plusieurs villes de la rive Nord ont pris l’initiative d’établir avec leurs « sœurs » de la rive Sud des rapports d’amitié et d’entraide.


Ces rapports se sont développés sur une base d’égalité et dans le respect d’un partenariat mûrement réfléchi.
Plusieurs exemples peuvent être cités : Ariana-Grasse, Tunis – Barecelone, Sousse – Dubrovnik, sans oublier bien sûr Carthage et Rome qui conclurent en 1982, après tant de siècles, un traité annonciateur de la fin des guerres puniques.
Le jumelage-coopation a, comme cela a été consacré lors de deux rencontres majeures en 1988 à Marrakech à l’occasion de la 1ère conférence euro-arabe des villes et en 1989 à Strasbourg lors du forum inter-municipal Nord-Sud, est une action dépolitisée, décentralisée mais personnalisée.


A ce titre, il peut constituer la base d’une nouvelle stratégie de développement intra-méditerranéen. Il vise également, à partir de situations économiques différentes, à résorber les disparités et à renforcer les complémentarités. Il n’est nullement une entreprise caritative. C’est désormais l’essence de la solidarité mutuelle souhaitée par des populations locales et exercées par elles dans le respect des intérêts communs. Ces populations, grâce à l’appui fourni par des édiles éclairés, ont pris conscience de l’étroite interdépendance de leurs destins.


En attendant, puis-je exprimer le souhait de voir l’ONG Med 21 créée par le chantre de la méditerranée, je veux nommer mon ami Mohammed Aziza, réunir à Jerba à l’occasion de la remise du prix Circé*, les représentants des îles de notre mer nourricière en vue du renforcement des liens historiques de cette constellation.

Une magicienne, qui dans l’odyssée d’Homère, a ensorcelé les compagnons d’Ulysse à leur retour de l’île des Lotophages.

Source: realites.com