Propagation de poissons agressifs et toxiques le long des côtes du Liban et de la Syrie en Méditerranée
18 août 2023
18 août 2023
L’invasion croissante de nouvelles espèces non indigènes dans les eaux de l’est de la Méditerranée est en train de transformer radicalement l’écosystème de la région, causant des préoccupations majeures pour les pêcheurs syriens et libanais, selon un article du site « Daraj » relayé par Courrier International.
Ahmad, un pêcheur syrien, a lutté contre des conditions de chaleur suffocante en mer pour ne récolter que quelques poissons, insuffisants pour subvenir aux besoins de sa famille. Outre la pollution et la surpêche, une nouvelle menace émerge : des poissons envahissants et voraces, comme le poisson-globe et la rascasse volante, qui ont migré via le canal de Suez. Ils ont transformé la Méditerranée en un environnement agressif et toxique, se nourrissant de tout ce qui bouge, selon les observations d’Ahmad.
Le nombre de spécimens d’espèces non indigènes en Méditerranée a dépassé 957 en 2018. Ces espèces ont déjà commencé à supplanter celles indigènes, engendrant des conséquences environnementales et économiques importantes, en plus de menacer la biodiversité. De plus, ces poissons invasifs présentent un risque sanitaire, étant toxiques pour l’homme.
Le phénomène de migration de ces espèces a été documenté dès le XIXe siècle, mais il s’est amplifié au fil des années en raison de la dégradation des conditions climatiques. Les changements climatiques et la pollution ont augmenté la température de la mer Méditerranée, créant un environnement propice à ces nouvelles espèces. En 2015, l’élargissement et l’approfondissement du canal de Suez ont supprimé une barrière naturelle, facilitant leur mouvement.
Le climat et les facteurs humains contribuent à cette situation préoccupante. Mahmoud Abdallah, à la tête d’une association écologique dans le sud du Liban, explique que le canal de Suez a effacé une barrière protectrice qui existait depuis longtemps, rendant plus aisée la migration des espèces envahissantes. Selon l’ONU, la température de la Méditerranée pourrait augmenter de 3,5°C au cours des prochaines décennies, aggravant encore davantage la situation.