Les déchets, une pollution omniprésente en mer Méditerranée

 

L’Ifremer, l’organisme chargé de surveiller l’état de santé du milieu marin, a fait le point ce mardi sur l’impact des activités humaines sur tout le littoral français. En Méditerranée le fléau c’est surtout les déchets. Il y a 40 fois plus de macrodéchets flottants que dans le Golf de Gascogne.

Chaque année 15 millions de tonnes de macrodéchets plastique se retrouvent dans les mers et les océans du globe et 80 % de ces déchets viennent de la terre. L’Ifremer l’organisme chargé de surveiller l’état de santé du milieu marin a fait le point ce mardi  sur l’impact des activités humaines sur tout le littoral français : algues vertes, contaminations chimiques et déchets. En Méditerranée ce sont surtout ces derniers qui posent problème : plastiques, verre, métaux, bois, textiles. On les retrouve sur les plages, en surface et au fond de l’eau.

 

La Méditerranée une des mers les plus impactées au monde

 

« En Méditerranée, on compte en moyenne 39 macrodéchets flottants par km², contre moins d’un objet par km² sur les autres façades de l’hexagone, précise Olivia Gérigny, chercheuse en environnement marin au centre Ifremer de Méditerranée. Dans les zones les plus touchées, on peut atteindre des densités dépassant le millier de déchets par kilomètre carré. »

 

Des déchets aussi au fond de l’eau

 

Les déchets flottants ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, car une partie vient ensuite s’échouer sur le fond et forme une pollution plus discrète. En 2018, une campagne scientifique avec le robot Victor 6000 a attesté de la présence de ces déchets dans les canyons sous-marins de Méditerranée, jusqu’à 2 200 mètres de profondeur.

« Les grands fonds constituent des zones d’accumulation importantes dans lesquels les déchets sont piégés avec des densités parfois importantes, explique Olivia Gérigny. C’est notamment le cas du canyon sous-marin de Monaco, où des décharges sous-marines ont été observées sur plusieurs kilomètres »

Sur le long terme, de nombreux déchets marins se dégradent lentement en particules fines, pour l’essentiel des microplastiques de moins de 5 millimètres. La densité de microdéchets est également particulièrement élevée en Méditerranée, avec en moyenne 88 164 micro-déchets par km². Des mesures sont adoptées dans la lutte contre les déchets, comme la Directive européenne relative aux plastiques à usage unique en 2021, mais il faudra probablement attendre encore plusieurs années pour être en mesure d’en vérifier l’efficacité à long terme.

 

Une menace pour la faune

 

La diversité des déchets et leur omniprésence en mer conduit à des impacts importants sur de nombreux écosystèmes. Les déchets de grande taille contribuent au transport d’espèces sur de longues distances, y compris d’espèces invasives. D’autres macrodéchets peuvent être ingérés par la faune marine et les oiseaux et causer des étranglements. Entre 2015 et 2020 par exemple, plus de 80% des tortues autopsiées en Méditerranée et 20% des individus vivants recueillis par les centres de soin avaient ingéré des déchets.

Source: france bleu