« Le Sénégal doit franchir les étapes pour adhérer à la FiTI » pour la transparence de la pêche – VivAfrik

 

La principale difficulté du secteur de la pêche est sans doute celle de la transparence. Sur cette question, « le Sénégal n’est pas exempt de tous les reproches », a affirmé le coordonnateur de l’Initiative pour la transparence des pêches (Fiti) pour l’Afrique francophone. Parlant de ce manque de transparence, Mansour Ndour a déclaré que le Sénégal perd beaucoup de devises à cause du manque de transparence.

Et pourtant, reconnaît-il, les opportunités et les gains potentiels liés à la mise en œuvre de la transparence dans le secteur de la pêche ne manquent pas. “Malgré les efforts importants consentis par l’Etat et ses partenaires, la pêche est loin de sortir de l’ornière”, a relevé M. Ndour, déplorant qu’elle soit confrontée à de nombreux problèmes, parmi lesquels on peut noter “la baisse des rendements, la menace pour la sécurité alimentaire, pertes d’emplois, entraînant notamment des pertes économiques et biologiques, et conflits sociaux.

Il a cependant reconnu que ce problème n’est pas spécifique au Sénégal. Le dilemme de la gestion durable de ces ressources halieutiques se pose sérieusement. Autrement dit ; comment trouver un équilibre entre la conservation et l’exploitation durables de ces ressources. Car « la demande en poisson augmente (augmentation de la population, changement climatique) face à la pénurie évidente de poisson (économique, sociale/politique).

 

Complexité de la gouvernance des pêches

 

La complexité de la gouvernance des pêches est liée à trois défis interdépendants, à savoir le changement climatique, la pollution et la surexploitation. Pour une gouvernance efficace des pêcheries, il est important de préserver la fonction bioécologique du secteur ; préserver la fonction sociale, alimentaire, religieuse et culturelle du secteur ; préserver la fonction économique du secteur et préserver la fonction politique du secteur.

Atteindre ces objectifs nécessite la disponibilité d’informations de qualité pour tous et à tous les niveaux. Ce qui « n’est pas le cas », affirme le coordinateur de la Fiti. Aujourd’hui de nombreux poissons sont débarqués au Sénégal mais personne n’est en mesure de prouver que ces poissons ont été pêchés dans les eaux sénégalaises. Beaucoup d’entre eux pêchent ailleurs et débarquent au Sénégal.

“Cela pose un vrai problème sur l’état d’exploitation de la ressource”, regrette M. Ndour. Autrement dit, le potentiel exploitable et non exploitable n’est pas quantifié. Concernant le potentiel exploitable, les prélèvements totaux et restants sont inconnus. Et pour le potentiel non exploitable, on note la sous-exploitation, la pleine exploitation et la surexploitation. Partant de ce postulat, il demande : « Comment peut-on parler d’une situation de surexploitation et de disponibilité de la ressource ». Pour lui : « Nous avons mélangé deux données différentes (ressources internes et ressources externes) ».

 

La pêche sénégalaise sous pression

 

Aujourd’hui, les côtes riches en poisson sont soumises à de fortes pressions. Cela est dû à la surcapacité, à la surexploitation légale, à la pêche, à la demande croissante, aux subventions mal orientées et à la corruption. En gardant tout cela à l’esprit, on peut se demander si la pêche en auberge est réellement la principale menace pour la durabilité de la pêche et de l’économie bleue ? Ceux qui sont au pouvoir n’ont-ils pas sous-estimé les méfaits de la surexploitation légale, renforcée par des données médiocres, la corruption et des subventions mal orientées, entre autres ?

 

Il manque des données fiables

 

La question des données fait également défaut. Selon le coordinateur du Fiti en Afrique de l’Ouest, « l’évolution des débarquements masque un état alarmant de surexploitation et de réorientation vers de nouvelles espèces. Les débarquements en provenance des Zones Économiques Exclusives (ZEE) étrangères constituent 35 à 40 % de la production (Plan National d’Adaptation du Secteur de la Pêche).

Pour disposer d’une bonne base de données, l’engagement en faveur de la cogestion doit être l’affaire de toutes les parties prenantes. Il existe aujourd’hui des divergences de données entre le CRODT et le DPM.

Il est clair que nous ne pouvons pas dire exactement quelles données de ces deux entités de pêche sont officielles ; faire la distinction entre les captures en dehors de la ZEE et les captures de la pêche sportive ; effectuer une évaluation des stocks; fournir des données économiques et sociales ; évaluer les pertes économiques liées à la non-transparence ; partager des données confidentielles ; répertorier les navires opérant dans les eaux ; connaître le bénéficiaire effectif ; accessibilité; la mise à jour ; fiabilité; conflits et forte demande de données.

Il convient de noter que la FiTI est un partenariat mondial multipartite qui soutient les pays dans un parcours de transformation visant à améliorer l’accessibilité, la crédibilité et l’utilisabilité des informations pour une gestion durable, rentable et équitable des pêches.

Source: news.dayfr