Des Britanniques veulent verser des tonnes de sable vert dans l’océan pour sauver la planète

 

Les océans sont d’immenses réservoirs de dioxyde de carbone (CO2). Ils absorbent près d’un tiers de nos émissions, ce qui est déjà une belle performance. Pas suffisant pour des scientifiques britanniques qui ont cherché un moyen d’augmenter encore ces capacités de stockage, détaille un article de New Scientist.

La solution qu’ils ont trouvée est simple: déverser 1 gigatonne de sable vert dans la mer. Non pas pour faire joli, mais parce que dissoudre de grandes quantités d’olivine broyée dans l’eau pourrait réduire les niveaux de CO2 atmosphérique, nous permettant de faire baisser la température moyenne de la Terre de 0,06°C d’ici à 2100. Un rapport produit en 2021 par la National Academy of Sciences avait déjà évoqué –entre autres– une telle méthode.

L’olivine est un minéral verdâtre, composé principalement de magnésium, de fer, de silicium et d’oxygène. Sa présence dans l’eau augmenterait l’absorption du CO2 de près de 8%, affirment Andrew Yool et Julien Palmiéri du Centre national d’océanographie du Royaume-Uni.

Leur but n’est pas d’en arroser l’intégralité de la Terre pour la transformer en «planète verte» vue de l’espace, mais d’en déverser dans certains endroits clés. Selon Andrew Yool, cela permettrait de compenser la pollution de certains secteurs difficiles à décarboner, tels que la sidérurgie ou les transports aériens.

 

Et les poissons dans tout ça?

 

L’olivine, au contact de l’eau, formerait du bicarbonate (HCO3) afin de rendre la mer plus alcaline –«tout comme le fait un antiacide pour votre estomac» précise New Scientist– ce qui permettrait à plus de CO2 de s’y dissoudre. Pourtant, comme on pouvait s’en douter, déverser des tonnes de sable vert dans les océans n’est pas sans conséquences.

Une étude de 2023 se préoccupait notamment de l’impact écologique d’une alcalinité accrue de l’eau. Le sable d’olivine pourrait nuire au zooplancton et venir possiblement perturber l’intégralité de la chaîne alimentaire. Il pourrait également se déposer au sol et étouffer les fonds marins, ce qui serait, à n’en pas douter, un peu contre-productif.

Le procédé de Andrew Yool et Julien Palmiéri fonctionne et prouve que l’océan pourrait, avec un petit coup de pouce, absorber une quantité non négligeable de CO2, mais les conséquences sur l’écosystème devront être étudiées attentivement avant de se lancer dans des tests à grande échelle. Au risque de se retrouver avec une mer verte… et vide.

Source: Korii