Pour protéger les herbiers de posidonies, 200 bouées d’amarrage bientôt installées au large de Saint-Tropez

 

Au large de Saint-Tropez dans le Var, 200 bouées d’amarrage pour les plaisanciers seront installées à l’horizon 2025. Le but ? Épargner les herbiers de posidonie et les fonds marins lorsque plusieurs centaines de bateaux viennent mouiller au plus fort de l’été.

Protéger ce qui est invisible et tapisse les fonds. C’est le leitmotiv de ceux qui œuvrent pour la protection de l’herbe de posidonie. Cette plante aquatique permet notamment de stocker le carbone et sert d’habitat et de lieu de ponte pour de nombreuses espèces marines. Elle est protégée depuis 1998 et relève de l’habitat dit d’intérêt communautaire.

Les bateaux au mouillage sont légion en Côte d’Azur au cœur de l’été. Le golfe de Saint-Tropez est particulièrement apprécié par les vacanciers aisés dont les yachts et voiliers –  entre 200 et 300 bateaux – mouillent ici au cœur de la saison estivale.

 

Ne plus interférer avec le fond de la mer

 

Pour contrer ces effets néfastes sur l’environnement, une ZMEL au large de Pampelonne – la zone de mouillages et d’équipements légers est en cours d’aménagement.

En 2022, des aménagements similaires ont été déployés dans la rade de Villefranche-sur-mer dans les Alpes-Maritimes.

Jusqu’à aujourd’hui, toutes les embarcations pouvaient mouiller au-dessus d’un herbier de posidonie. Lorsque l’on retirait l’ancre, cela griffait l’herbier et cela l’abîmait. Maintenant, grâce à ces bouées, ils ne vont plus interférer sur le fond de la mer.

Jean-Pierre Frésia, adjoint au maire de Ramatuelle

 

200 bouées à l’horizon 2025

 

Les étendues de sable fin de cette partie du littoral varois, à Pampelonne, ou Ramatuelle, ont vu mouiller au large, ces dernières journées, une étrange barge. Un chantier « test » a débuté en cette première semaine de juin. Sa durée : 15 jours.

Équipées de moyen de forage, et d’un engin de chantier solidement attaché, l’équipage prépare à sa manière la saison estivale.

Les fonds de cette zone d’aménagement au mouillage vont accueillir 200 bouées d’amarrage à l’horizon 2025. Cette première phase de test permet notamment d’effectuer les premiers forages, d’y installer des pieux et deux bouées. Les résultats seront récoltés et étudiés dans les prochains mois, avant l’installation de cette armada de flotteurs auxquels les bateaux pourront venir s’attacher.

La réalisation de forages sur la plage de Pampelonne à Ramatuelle, pour l’installation de bouées d’amarrage permanent, a débuté cette première semaine de juin.

Sur place, grutiers, techniciens et plongeurs scaphandriers qui évoluent par 6 mètres de fond. Une foreuse est installée de niveau, soit parfaitement droite. Cette plateforme de travail les équipements qui permettent d’intégrer les pieux qui vont ancrer les bouées. 

En surface, « la position du forage est clairement déterminée par GPS qui sont dans notre système de guidage dans la grue et définis sur des plans en amont » explique Lionel Jacob, le responsable de ces travaux sous-marins.

Ce sont des opérations délicates, car nous travaillons au milieu des herbiers de posidonie et que tous travaux dans des zones protégées nécessitent une attention particulière.

Lionel Jacob, responsable de ces travaux sous-marins

 

Des peines lourdes pour les contrevenants

 

Les plaisanciers qui font mouiller leurs bateaux au-dessus d’herbiers s’exposent à des amendes qui peuvent rapidement leur gâcher les vacances. La posidonie est en effet considérée comme une espèce en danger en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle est présente par 40 mètres de fond. Un arrêté fixant le cadre général du mouillage dans les eaux intérieures et territoriales françaises de Méditerranée en stipule les conditions.

En octobre dernier, un capitaine a été condamné à verser 20.000 euros après avoir réalisé trois mouillages à l’origine de destructions de posidonie. Deux fois à Cannes en 2021, dans les Alpes-Maritimes et une fois à Saint-Tropez, un an plus tard.

Une décision prise par le tribunal maritime de Marseille qui avait alors, pour la première fois, condamné au titre d’une atteinte « non négligeable aux écosystèmes », et reconnu le préjudice écologique.

Source: France 3