Mégaprojet du port intégré d’El-Hamdania : Un futur hub pour reconquérir la Méditerranée

 

En attente d’être réalisé, le mégaprojet du port centre d’El Hamdania constitue sans doute le symbole même de la dimension hautement stratégique que revêt la coopération entre l’Algérie et la Chine, à la fois pour les intérêts économiques et géopolitiques propres aux deux pays, mais aussi pour l’Afrique, la Méditerranée et bien au-delà.

Devant disposer d’une capacité de traitement de près de 6,5 millions de containers pour pas moins de 25,7 millions de tonnes de marchandises par an, ce mégaprojet portuaire est en effet conçu pour devenir un véritable hub pour le trafic maritime et le commerce extérieur, en tenant ainsi lieu de « port pivot » pour servir non seulement le bassin méditerranéen, mais aussi une bonne partie du continent africain.

Le tout à partir de l’Algérie qui mise en ce sens grandement sur la concrétisation de cette infrastructure phare, à la fois pour moderniser son propre système portuaire, doper ses exportations, accélérer la diversification de son économie et s’adjuger une place de
choix dans le trafic maritime en Méditerranée en y détrônant certains grands concurrents, à l’instar du complexe portuaire marocain Tanger Med Port.

C’est ainsi d’une grande infrastructure d’envergure internationale qu’il est plus précisément question à travers ce projet de méga-port commercial en eau profonde, considéré comme structurant pour l’économie algérienne, tout en revêtant un caractère géostratégique en permettant au pays de se positionner idéalement sur la fameuse « ceinture économique » que le partenaire chinois entreprend de dessiner pour relier l’Asie à l’Afrique, en passant par l’Europe, via son grand projet pharaonique de nouvelles routes de la soie.

D’où sans doute l’intérêt particulier que porte la Chine à la concrétisation de ce projet de port pivot en Algérie, point d’accès idéal par la Méditerranée à partir du vieux contient et chemin le plus court vers l’Afrique et sa future grande zone de libre-échange.

Initié en 2015, le projet du port centre d’El Hamdania, faut-il rappeler en ce sens, a été confié pour sa réalisation à un consortium sino-algérien, constitué du groupe CSCEC à 65%, et des entreprises publiques Cosider TP, Meditram et SNTP pour une part globale de 35%.

Censé être réalisé dans un délai de 7 ans avec une mise en service progressive dès la
quatrième année, ce mégaprojet devra bénéficier d’un financement chinois à hauteur de 85% sous forme de prêt concessionnel à long terme et à taux avantageux via l’Exim Bank of China.

D’un coût global évalué à quelque 4,7 milliards de dollars, ce futur port de transbordement pouvant permettre un transfert rapide des cargaisons et, par conséquent, un gain de temps et d’argent sur les coûts de fret et de stockage, est à même d’ouvrir de larges perspectives pour l’économie du pays en densifiant considérablement son commerce extérieur et en
favorisant de potentielles co-localisations, grâce notamment au méga complexe industriel et à la zone logistique qu’il est censé englober, une fois réalisé.

De même, le projet intègre également une liaison directe de l’ensemble de cette future infrastructure portuaire par la réalisation d’une voie ferrée et d’une pénétrante vers l’autoroute à partir d’El-Affroun (Blida).

Réaliser ce méga-port d’El-Hamdania, nous affirment en définitive certains experts, « c’est révolutionner complètement le système national de trafic portuaire et déplacer le trafic conteneurs d’Alger vers El-Hamdania, sachant que 96% du commerce extérieur du pays passe actuellement par les ports.

Aussi, ajoutent-ils, ce futur port étant censé bénéficier d’équipements de contrôle répondant à toutes les normes modernes, il ne pourra qu’aider à couper court à beaucoup de pratiques frauduleuses et de corruption qui entourent parfois le segment du commerce extérieur.

Reste cependant à accélérer sa réalisation qui semble se heurter encore à certaines résistances, tant internes qu’externes, au regard surtout des enjeux majeurs et cruciaux
qu’il induit sur divers plans.

Source: l’algerie aujourdhui