Animaux marins venimeux : comment se protéger ?
30 juin 2023
30 juin 2023
Si les poissons venimeux sont font plus rares dans les eaux de l’Hexagone, celles des départements et collectivités d’outre-mer regorgent d’espèces en tous genres. Les risques d’envenimement peuvent avoir de lourdes conséquences pour l’homme, c’est pourquoi le ministère des Solidarités et de la Santé tient à faire quelques recommandations sur le comportement à adopter en cas d’accident. Le point sur ces précieux conseils.
Sur la première place du podium des espèces marines à risque, on retrouve les vives. Elles sont assez présentes en France métropolitaine notamment en Méditerranée.
Ces poissons mesurent entre 10 et 40 cm et se terrent sous le sable des bords de mer. Ils sont dotés d’une nageoire dorsale armée d’épines venimeuses qui se retrouve fréquemment plantée sous le pied des baigneurs. La piqûre est très douloureuse et peut s’accompagner de nausées qui durent entre 20 et 50 minutes. De la fièvre, des maux de tête, des vertiges, des palpitations ou des vomissements peuvent apparaître.
Sur la deuxième marche du podium, on retrouve les rascasses, également appelées poissons-scorpions ou crapauds de mer. Ces poissons de mer comestibles ont une tête épineuse venimeuse, une large bouche et un corps massif avec des lambeaux de peau. Ils sont très présents dans les mers tempérées chaudes ou tropicales et se trouvent généralement près des rochers ou sur le sable (même à faible profondeur). Sa piqûre est très douloureuse et la plaie saigne beaucoup.
Les espèces les plus dangereuses, voire mortelles (poisson-pierre), se situent dans les eaux tropicales de l’océan indien (Réunion, Mayotte) et l’océan Indo-Pacifique, plus particulièrement dans les récifs coralliens.
Certaines espèces sont dotées d’un aiguillon venimeux situé à l’extrémité de leur queue qu’elles utilisent pour se défendre. Dans la plupart des cas, le « dard » de la raie reste planté dans la plaie ou casse.
La douleur de la piqûre est intense et ne cesse d’augmenter pendant 2 heures. Elle s’accompagne généralement d’un malaise (parfois une syncope), de troubles neurologiques ou cardio-vasculaires et, dans les cas les plus rares, une détresse respiratoire mortelle.
Ces poissons caractérisés par un corps aplati et de grandes nageoires pectorales en forme d’ailes ont pour habitude de vivre sur les fonds sableux. Deux espèces sont particulièrement dangereuses : la raie pastenague commune, responsable de la plupart des envenimations (surtout dans la mer des Caraïbes), et la raie aigle de mer.
Il y a également les cônes, très prisés des collectionneurs qui les considèrent comme les plus beaux coquillages du monde. Présent dans les régions tropicales de l’océan Atlantique et les récifs coralliens de l’Indo-Pacifique, ce mollusque est connu pour être l’espèce de coquillage la plus venimeuse et la plus dangereuse du monde. Il est à l’origine de nombreuses envenimations redoutables et parfois mortelles, notamment en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à la Réunion.
Moins dangereux, mais tout aussi douloureux, il y a les oursins qui sont très présents sur les côtes françaises.
Enfin, le poisson-lièvre, en migration vers nos plages alors qu’il opérait jusqu’à présent dans les côtes méditerranéennes orientales. Il n’est pas venimeux à proprement dit, mais, certains de ses organes (peau, reins, foie, intestins et ovaires) contiennent une substance mortelle pour l’homme en cas d’ingestion.
Le serpent de mer est très répandu dans les eaux tropicales chaudes de l’océan Indien et de l’océan Pacifique. Ils mesurent généralement entre 120 et 150 cm de long, mais certaines espèces peuvent atteindre 2,75 m comme le serpent marin jaune et noir. Ils restent la plupart du temps cachés sous des blocs de corail ou d’autres abris et ne sortent de leur cachette que pour s’alimenter, se reproduire ou respirer à la surface.
Même si la plupart des espèces se révèlent craintives, toutes sont susceptibles d’injecter un venin répertorié parmi les plus toxiques du monde (20 fois supérieur à celui du cobra). Leur morsure est indolore, mais particulièrement redoutable, car elle peut provoquer des décès. Les maux de tête, la transpiration, les vomissements, la raideur des muscles, la paralysie progressive et la destruction rapide du tissu musculaire squelettique (rhabdomyolyse) sont les principaux symptômes.
La murène à longue queue peut atteindre les 4 mètres, mais la majeure partie de ses congénères ne dépassent pas 1,50 m de long. Elle vit dans les mers tempérées et tropicales. Ce poisson anguilliforme a longtemps été accusé d’agressivité en raison de son anatomie peu avantageuse. En réalité, il semble se révéler plutôt fuyant.
Toutefois, lorsqu’il se sent menacé, il n’hésite pas à mordre avec ses longues dents acérées. Les plaies causées par leur morsure saignent en abondance et mettent du temps à cicatriser, car la salive de la murène est venimeuse. Elle provoque l’hémolyse (destruction des globules rouges du sang) et la nécrose de la peau (mort des tissus du corps humain).
La murène commune et la murène brune sont 2 espèces présentes sur le littoral méditerranéen. Elles sont moins venimeuses que leurs cousines tropicales.
Les principales responsables des envenimations par contact sont les méduses. Très connu des vacanciers qui redoutent sa piqûre, cet animal gélatineux dépourvu de squelette et de cerveau est l’une des espèces les plus anciennes sur Terre (plus de 650 millions d’années). La méduse se déplace grâce au vent, aux courants et aux marées, et prolifère dans tous les océans du globe.
Les espèces européennes ne sont pas dangereuses pour l’homme (peu venimeuses), mais leurs tentacules urticants provoquent des démangeaisons, des rougeurs et des brûlures. Il faut savoir que parmi les 1 500 espèces de méduses répertoriées à travers le monde, très peu d’entre elles sont mortelles.
La piqûre d’une physalie peut l’être. Il s’agit d’une grande méduse qui flotte à la surface de l’eau en permanence dans les mers chaudes. Sa piqûre provoque une douleur intense et s’accompagne de différents symptômes (malaise, général, vertiges, sueurs, vomissements, convulsions, douleurs musculaires, etc.), voire d’un décès.
À ce jour, la méduse la plus dangereuse est la méduse-boîte qui est considérée comme l’une des créatures les plus venimeuses au monde. Donc, faites attention si vous vous baignez dans les océans tropicaux et subtropicaux.
Les anémones de mer sont également responsables d’envenimations par contact, mais contrairement aux méduses, elles sont généralement bénignes. Appelés aussi orties de mer, ces végétaux marins vivent fixés aux rochers du littoral.
Leur contact ne provoque qu’une légère brûlure transitoire. Soyez tout de même vigilant au choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée) qui peut entraîner de graves conséquences et engager le pronostic vital. Dans ce cas, vous devez immédiatement prévenir les secours.
Il est important de porter des sandales, quelle que soit la mer où vous vous baignez et pour certaines d’entre elles, il est utile d’avoir un vêtement de protection.
Il faut également être vigilant avec les méduses échouées, car même si elles gisent sur le sable, leur venin reste actif pendant plusieurs heures.
Avant d’aller vous baigner, il est essentiel de vous renseigner sur la faune marine locale et ses dangers potentiels, car au-delà de la présence de certaines espèces venimeuses susceptibles de vous piquer ou de vous mordre pour se défendre, il y a des animaux beaucoup plus dangereux qui rôdent.
En effet, il existe des prédateurs redoutables et mortels dans les eaux des Caraïbes, les océans Indien et Pacifique : les requins, plus précisément le grand requin blanc, le requin-bouledogue et le requin-tigre. Ils chassent pour se nourrir et ont la fâcheuse habitude de confondre les humains avec leurs proies préférées, comme les phoques par exemple.
Chaque année, des baigneurs et des surfeurs se font tuer accidentellement, notamment à la Réunion qui détient le triste record du nombre d’attaques ces dernières années.
Si vous êtes un adepte de la plongée et de la découverte des fonds marins, veillez à respecter les consignes de sécurité lorsque vous observez la faune et la flore sous-marine, surtout si des espèces venimeuses vivent dans le coin.
Si un animal venimeux vous pique, assurez-vous de chauffer la région de votre corps atteinte par la piqûre le plus rapidement possible, car le venin de certaines espèces est très sensible à la chaleur.
Celui de la vive est thermolabile, ce qui signifie qu’il se détruit par la chaleur. Donc, si vous avez été piqué par ce poisson, les centres antipoisons préconisent d’appliquer sur la région du corps atteinte par la piqûre une source de chaleur pendant 15 minutes minimum. Pour cela, vous pouvez utiliser :
Vous devez ensuite nettoyer et désinfecter soigneusement la plaie et appliquer une crème anti-inflammatoire. Il est conseillé d’utiliser des antibiotiques. Si la douleur persiste, n’hésitez pas à consulter un médecin, car parfois, il faut retirer un fragment d’épine resté dans la peau. Dans certains cas, il peut éventuellement vous recommander de vérifier si vous avez été vacciné contre le tétanos.
En revanche, si un poisson-pierre, un cône ou une physalie vous pique, ou un serpent marin vous mord, vous devez être amené de toute urgence à l’hôpital. Par exemple, une heure après la piqûre d’un cône, il n’est pas rare qu’une mort par paralysie cardio-respiratoire survienne.