Climat Libé Tour : le programme de la 6e étape à Marseille
6 décembre 2023
6 décembre 2023
Après Bordeaux, Paris, Lyon, Dunkerque et Nantes, le Climat Libé Tour fait étape à Marseille. Au programme de cette 6e édition : les pollutions. Mer, terre ou air, la deuxième ville de France – et 6e port européen – en cumule les sources et en subit les multiples conséquences. A travers une série de rendez-vous inédits, qui ont déjà réuni 15 000 personnes en 2023 dans toute la France, la rédaction de Libération explore les enjeux de la transition écologique avec pour objectif : informer, débattre et envisager des solutions au plus près des réalités et des enjeux. Un événement réalisé en partenariat avec la ville de Marseille, la Friche la Belle de Mai, le Crédit Coopératif, Velux, la Plateforme d’observation des projets et stratégies urbaines (Popsu), la fondation Jean-Jaurès, le magazine Pioche !, Marcelle et Vert le média.
Au rythme actuel, il y aura d’ici 2050 plus de plastiques que de poissons dans les océans, alerte l’Union européenne, qui s’est par ailleurs fixée à cette même date un objectif «zéro pollution». Quant à la quantité de pesticides utilisés sur la planète, elle a pratiquement doublé en vingt ans. Avec des conséquences dramatiques : la pollution de l’air, de l’eau et des sols est aujourd’hui responsable de neuf millions de morts chaque année dans le monde, d’après une étude publiée dans The Lancet Planetary Health. Allons-nous assez vite pour endiguer cette contamination à grande échelle ? Quand pourrons-nous vraiment respirer un air plus pur, boire une eau plus saine et produire sur des sols plus propres ?
Dans cette lutte majeure, Marseille est en première ligne : c’est l’une des villes les plus polluées de France avec pour principales causes, les bateaux de croisières et les transports routiers. Sans compter, l’accumulation et la gestion des déchets qui font l’objet de vives critiques. Comment éveiller les consciences sur les phénomènes de pollution ? Comment lutter contre ? Par quels moyens protéger nos écosystèmes et notre santé ? Peut-on réparer les dégâts ? Si oui, de quelle façon ?
Marseille se rêve d’ici la fin de la décennie en ville modèle de la transition écologique. Reste à combler un retard accumulé pendant de nombreuses années. La capitale des Bouches-du-Rhône a franchi un premier cap en intégrant le programme «100 villes neutres en carbone d’ici 2030» lancé par l’Union européenne, permettant ainsi l’activation de «financements exceptionnels et d’ingénierie nécessaire pour la mise en œuvre des projets de transformation de la ville.» Actuellement, plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre sont causées par les transports routiers et le trafic maritime. Gage de bonne volonté, la mairie a annoncé une enveloppe à hauteur de dix millions d’euros visant à décarboner toute l’activité portuaire de Marseille.
Rendez-vous, le 16 décembre, à la Friche la Belle de Mai pour une journée de débats et d’échanges. Entrée libre sur inscription dans la limite des places disponibles.
Intervenants
Le samedi 16 décembre, venez rencontrer, débattre et écouter : Julie Gautier, apnéiste, Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur pour l’océan et les pôles, Camille Aumont Carnel, militante féministe connue pour son compte Instagram «Je m’en bats le clito», Hugo Clément, journaliste et auteur, Christine Juste, adjointe au Maire de Marseille en charge de l’environnement, Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, Alma Dufour, députée LFI, Alexandre Mazzia, chef 3 étoiles au guide Michelin, Maroussia Rebecq, créatrice etc.
9h45 : Inauguration. Mot d’accueil par Stéphanie Aubert, directrice adjointe de la rédaction de Libération et Alban Corbier-Labasse, directeur de la Friche la Belle de Mai.
10 heures-10h30 : Projection. «Bakelite», nouveau court-métrage de sensibilisation contre la pollution plastique, entièrement tourné sous l’eau, de l’apnéiste Julie Gautier, également co-réalisatrice du célèbre clip Runnin’de Beyoncé. Dialogue entre la réalisatrice et Aurore Coulaud, journaliste Environnement à Libération.
10h30-12 heures : Plastique, comment stopper l’hémorragie ?
Selon l’Ifremer, les plastiques représentent 78 % des déchets en mer et la Méditerranée ne fait pas office d’exception. Pour autant, les récentes négociations de Nairobi sur le futur traité international contre la prolifération des déchets plastiques n’ont pas enregistré d’avancées majeures. L’enjeu est pourtant de taille : le plastique est partout. Dans les mers et les océans, dans la neige et l’air au sommet des montagnes, dans nos maisons et notre corps. Les perspectives sont alarmantes : la consommation mondiale de plastique devrait presque tripler d’ici 2060, estime l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), passant ainsi de 460 millions de tonnes en 2019 à 1 231 millions de tonnes en 2 060. Comment réussir à endiguer ce phénomène, symbole de notre consumérisme à tout-va ?
Débat. Avec Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur pour l’océan et les pôles (en visio depuis l’Antarctique), Richard Sempéré, directeur de recherche au CNRS et directeur de l’institut des Sciences de l’Océan Aix-Marseille Université, Christine Juste, adjointe au Maire de Marseille en charge de l’environnement, Alexandre Mounier de l’association 1 Déchet Par Jour. Témoignage vidéo de Cécile Gaspar, fondatrice et directrice des programmes de conservation de l’association polynésienne «Te Mana O Te Moana». Rencontre animée par Aurore Coulaud, journaliste Environnement à Libération.
12 heures-13 heures : Santé et environnement : comment protéger les plus vulnérables
De nombreux travaux font apparaître des liens entre risques environnementaux et certains groupes de populations. Les jeunes enfants, les femmes, les personnes âgées et les plus pauvres sont plus vulnérables aux effets de la pollution de l’air, de l’eau et des sols. Comment garantir à chaque habitant de la planète l’accès à un environnement propre, sain et durable ? Quelles solutions existent pour réduire les inégalités en matière de santé environnementale ?
Débat. Avec Camille Aumont Carnel, militante féministe, autrice, entrepreneuse, connue pour son compte Instagram «Je m’en bats le clito» [signature à la Librairie La Salle des Machines], Michèle Rubirola, première adjointe au maire de Marseille, Daniel Bley, anthropologue biologiste, directeur de recherches émérite au Centre National de la Recherche Scientifique, et membre de l’Unité Mixte de Recherches ESPACE (CNRS /Université d’Aix-Marseille), Jean-Pierre Lapébie, vice-président de l’association Cap au Nord.
14 heures-15h30 : Halte là ! Comment sanctionner les délits à la nature et mieux protéger les espaces
En 2021, les services de Police et de Gendarmerie nationales ont enregistré 31 400 délits ou contraventions à l’environnement, un nombre en augmentation de 7 % par rapport à 2016, relève le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer. Dans le détail : «Un tiers relève d’actes visant les animaux, 25 % d’actes liés à l’exploitation forestière ou minière illégale et 13 % d’infractions à la réglementation sur la chasse et la pêche». Dans les calanques aussi, les patrouilles se multiplient. A l’heure où la protection de la biodiversité demeure essentielle tant pour notre santé que dans la lutte contre le réchauffement climatique, comment s’assurer de préserver au mieux notre nature et les espèces qui l’habitent ? En a-t-on les moyens humains et financiers ? L’Outre-mer qui abrite 80 % de la biodiversité française bénéficie-t-elle d’une protection renforcée ?
Débat. Avec Domitille Pelissier, responsable de la mission de police de l’environnement du Parc national des Calanques, Marine Calmet, avocate de formation, juriste spécialisée sur les droits de la nature et présidente de l’association Wild Legal [signature à la Librairie La Salle des Machines], Claudette Labonté du peuple autochtone parykweneh, présidente de la fédération Palikur de Guyane (en visio).
15h30-16h30 : Silence… et sauvons la nuit
A l’instar de l’exploitation forestière, des polluants, de l’agriculture intensive, du changement climatique ou de l’urbanisation, la lumière de nos lampadaires et de nos vitrines de magasins, le bruit de nos voitures et de nos villes, perturbent gravement nos écosystèmes mais aussi notre santé, tout en nous privant du spectacle de la Voie lactée et de la sensation d’apaisement que procure la seule écoute de la nature. Comment sortir notre vue des écrans, nos oreilles du brouhaha, du sentiment d’étouffement et des conduites addictives ? Comment redécouvrir nos sens, le goût de l’obscurité et du silence ? Quels bienfaits physiques et mentaux en découlent ?
Débat. Avec Cynthia Fleury, philosophe et psychanalyste, professeure au Conservatoire National des Arts et Métiers, titulaire de la Chaire Humanités et Santé, Samuel Challéat, Géographe, Anne Legile, directrice du Parc national des Cévennes, Jérôme Sueur, chercheur écoacoustique.
16h30h-17h30 : Bientôt la fin du plaisir ?
Manger bio et local, s’habiller en friperie, est désormais devenu un acte militant, politique, dans un monde contaminé massivement par les pesticides, et possédé par le consumérisme à outrance. D’après l’Agence de la Transition Écologique (Ademe), 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde, leur production ayant doublé entre 2000 et 2014. Quant à la quantité de pesticides utilisés dans le monde, elle a bondi de 80 % depuis 1990. Comment mieux consommer ? Surtout, comment permettre au plus grand nombre d’accéder à des produits sains ?
Débat. Avec Alexandre Mazzia, chef trois étoiles au Guide Michelin, Florent Pietravalle, chef engagé avec une étoile Verte au Guide Michelin, Olivier Lepiller, sociologue spécialiste de l’alimentation et de la santé, Audrey Millet, historienne et autrice du Livre noir de la mode [signature à la Librairie La Salle des Machines], Maroussia Rebecq, créatrice de Andrews Crew et François Briens, ingénieur-économiste, spécialiste de la décroissance. Témoignage de Monia Sbouai, styliste et designer chez Frip’Insertion. Rencontre animée par Marie-Eve Lacasse, journaliste Modes de vie à Libération.
17h30-18h30 : «On y va en voiture ?»
Le transport (voiture en tête) est l’activité qui contribue le plus aux émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France, et plus d’un quart à l’échelle de l’Union Européenne. Cette dernière a donné un premier signal en adoptant le 28 mars dernier la fin de vente des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers essence, diesel et hybrides neufs en 2035, n’autorisant de facto, à partir de cette date butoir, que la commercialisation de véhicules électriques. Pour que la mesure soit efficace, elle doit être corrélée au renforcement des aides aux véhicules électriques, au développement des bornes de recharge, et des efforts au profit du ferroviaire, des transports en commun, de la marche et du vélo. Notre façon de bouger se métamorphose-t-elle assez vite ? Comment changer les mentalités et enrayer notre «culture de la voiture» ? Une mobilité durable et socialement acceptable est-elle possible ?
Débat. Avec Alma Dufour, députée LFI, Marc Mortureux, directeur général de la plateforme automobile PFA, Laurent Perron, chef de projet industrie automobile au Shift Project et membre des Shifters Aix-Marseille, Theodore Tallent, chercheur doctorant et enseignant en science politique à Sciences-Po. Témoignage de Pierre Delareux, porte-parole du collectif marseillais MarsMob. Rencontre animée par la journaliste Raphaëlle Duchemin.
18h30-19 heures : le journaliste Hugo Clément présente son roman graphique le Théorème du vaquita (éd. Fayard) sur les multiples combats menés de par le monde autour de la protection du vivant.
Journalisme vivant et en direct. Haro sur les gabians ! Ce goéland est devenu un emblème local. Envahissant mais attachant, cet oiseau sauvage fait partie de la vie des Marseillais. Il est l’anti-héros d’une enquête sur scène, pour le «Climat Libé Tour». Avec Stéphanie Harounyan, journaliste et correspondante de Libération à Marseille. En coproduction avec Mediavivant.
C’est l’une des identités du Climat Libé Tour : le Parlement Génération Transition repart fort de ses apprentissages, pour cette sixième étape. Ce sont près de 100 jeunes que nous attendons pour débattre le 16 décembre de 9h30 à 16 heures. Sur toute une journée, 80 jeunes entre 15 et 25 ans sont attendus pour dialoguer avec les journalistes de Libération, les membres d’Oxfam et des élus de la mairie de Marseille. Au programme, trois thèmes : «Ecologie et inégalités : comment être tous protégés ?» «Transports : comment se déplacer sans polluer ?» et «comment s’amuser sans abîmer la planète ?» Objectif : proposer des initiatives aux élus locaux et qui donnera lieu à un supplément de Libération en fin d’année. Le Parlement Génération Transition est organisé par Libération et Oxfam, avec la présence de La forêt des possibles.
Plateforme (Foyer), sans réservation
14h30-17h30 : Atelier «Pêche aux déchets» (3 ans et plus)
Les enfants ont des cannes et «pêchent» des déchets dans un grand bac. Après avoir pêché un déchet, il leur est proposé de deviner dans quelle poubelle de recyclage il faut le mettre. Pour les enfants qui attendent leur tour, sont proposés le jeu de la «roue du tri», des jeux de questions-réponses, et des coloriages.
Petit Studio
16 heures-17h30 : Atelier d’écriture «Rap déchets» (9 ans et plus)
Les jeunes écrivent leur rap sur le thème des déchets avec des mots obligatoires. Ils sont libres de choisir leur fond instrumental pour rapper et décident s’ils veulent partager ou non leur création à la fin de l’atelier.
Plateforme (Local), 15 enfants max, sur inscription
15 heures-17 heures : Atelier «Lépidoposter» (6-12 ans)
Hespéries, piérides, damiers ou azurés… ce sont les noms des lépidoptères, qu’on appelle plus souvent «les papillons». Certains sont en voie d’extinction à cause de nos activités humaines. Mais ce n’est pas trop tard pour inverser la tendance ! Pour se rappeler que les insectes sont importants, adopte un lépidoptère menacé en faisant son portrait à la peinture sous la forme d’un grand «lépido-poster». Mais sous quelle forme veux-tu le peindre ? En œuf, chenille, nymphe ou papillon ?
16 heures-17h30 : Atelier «Vivre dans un champignon» (6-12 ans)
Cet atelier présentera le pouvoir du mycélium, la «racine» du champignon pour créer des matériaux. Après avoir présenté mes recherches et les formes artistiques que je donne à cet organisme, nous imaginerons ensemble les applications possibles de ce matériau et comment nous aimerions le voir dans notre vie de tous les jours.
13h30-17 heures : Atelier Regain : pop up store et atelier couture upcycling (à partir de 16 ans) – sous réserve de place disponible
La fresque des inégalités, un atelier d’intelligence collective pour un monde juste et soutenable, par Oxfam France : Parler des inégalités peut être complexe et clivant. La fresque permet d’aborder le sujet de manière ludique, collaborative, visuelle, créative, simple et rigoureuse. A partir de données factuelles issues de sources reconnues, l’atelier permet de décrypter les mécanismes qui créent et maintiennent les inégalités dans le monde, d’en débattre entre participants et de déclencher des changements de comportement.
Fresque de l’argent, par le Crédit Coopératif : Le Crédit Coopératif, est une banque coopérative engagée depuis 130 ans en faveur de la transition énergétique et écologique et de l’intérêt général. Au Crédit Coopératif, l’argent n’est pas une fin en soi. C’est un moyen d’être utile à une économie plus humaine grâce à des produits spécifiques de finance engagée. Sur son stand, les équipes vous présenteront la fresque du «sens de l’argent» qui raconte comment votre argent peut être utile à notre planète et comment le Crédit Coopératif lui donne du sens en l’investissant auprès d’associations œuvrant pour la préservation de notre planète. Laissez libre court à votre imagination et donnez vie à cette fresque !
13h30-17 heures : Atelier Regain : pop up store & atelier couture upcycling (à partir de 16 ans) – sous réserve de place disponible
17h30 : Projection du film documentaire Composer les mondes en présence de sa réalisatrice, Eliza Levy.