Mission BioDivMed 2023 : Une cartographie inédite de la biodiversité marine méditerranéenne

La Mission BioDivMed 2023 va réaliser un inventaire du vivant synchronisé et standardisé sur le littoral méditerranéen français et le Sanctuaire Pelagos par l’utilisation de l’ADN environnemental (ADNe) sous l’impulsion conjointe de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, de l’Université de Montpellier et d’un laboratoire commun financé par l’ANR entre l’Unité de Recherche MARBEC et l’entreprise SpyGen. Ce partenariat inédit et exemplaire au service de la biodiversité marine associe également la société Andromède Océanologie, l’alliance Vigilife et deux associations philanthropiques de Nice : OceanoScientific et We are Méditerranée. Cette opération exceptionnelle va permettre de cartographier pour la première fois à fine échelle et de manière synchrone la biodiversité marine de la zone côtière de Méditerranée française, y compris les lagunes, les embouchures de fleuves et les ports, jusqu’au Sanctuaire Pelagos entre la Corse et le continent.

Ce sera la première grande Expédition OceanoScientific avec le catamaran LOVE THE OCEAN, actuellement en préparation chez Port Navy Service (Port-Saint-Louis-du-Rhône). Pour cela, son pneumatique Vanguard Marine motorisé Suzuki Marine va être spécialement aménagé et équipé pour faciliter le travail de l’équipe de l’association OceanoScientific. Une soixantaine de stations de prélèvements d’environ un mille nautique ont été sélectionnées entre la frontière italienne et la frontière espagnole par l’équipe des scientifiques de MARBEC placée sous la direction de David Mouillot. Chaque station sera parcourue deux fois pour optimiser l’efficacité de la collecte.

     
     
     

Mardi 25 avril 2023, devant le port de La Grande Motte et grâce à la collaboration du Yacht Club de la Grande Motte (YCGM)Alicia Dalongeville (SpyGen) fait une démonstration de la procédure de collecte d’échantillons d’ADNe à une partie de l’équipe de l’association OceanoScientific. Photo OceanoScientific.

L’objectif de la Mission BioDivMed est de déterminer et de mieux comprendre les occurrences des espèces de poissons, de crustacés et de mammifères marins puis d’établir une véritable cartographie à fine échelle de la biodiversité marine. Pour ce faire, la technologie de l’ADN environnemental (ADNe) sera utilisée pour permettre un inventaire standardisé de la Méditerranée mené de façon synchronisée par quatre campagnes d’échantillonnage. Pendant quatre mois, plus de 700 filtrations d’ADNe seront effectuées dans les eaux marines et saumâtres s’étalant sur plus 2 000 kilomètres.

Le metabarcoding de l’ADNe est une nouvelle technologie qui permet d’inventorier la biodiversité aquatique via les traces ADN laissées par les espèces dans leur environnement. La filtration et l’analyse de l’ADNe permettent la détection de nombreuses espèces et présente donc un fort potentiel pour développer une nouvelle génération d’indicateurs de l’état de santé des eaux marines sous impact humain ou mesures de protection.

Jamais un tel inventaire synchronisé et standardisé en faveur de la biodiversité marine n’a été engagé sur le territoire français. Cet effort sans précédent est issu de la collaboration et de la mise en synergie de quatre campagnes océanographiques prévues cette année entre mai et août 2023 :

PISCIS : La campagne de surveillance de l’état de santé des herbiers de posidonie et du coralligène qui est mise en œuvre pour le compte de l’Agence de l’eau par Andromède Océanologie ;

PIAF : L’étude de la vie marine des substrats meubles et sableux. PIAF est coordonnée par l’Université de Montpellier ;

L’Expédition OceanoScientific longera les côtes méditerranéennes de la frontière italienne à la frontière espagnole pour recueillir des échantillons d’ADNe et pour informer et sensibiliser au sujet des enjeux relatifs à l’Océan et sa biodiversité en réalisant le Tour MER & MÉTIERS du programme FAçade Méditerranéenne EXemplaire – FAMEX 2030 ;

L’expédition Pelagos de l’association We are Méditerranée, dont l’ambition est d’étudier la vie marine dans la zone pélagique, notamment celle du Sanctuaire Pelagos (ASPIM) visant à protéger les mammifères marins dans un triangle comprenant le continent français et italien et incluant la Corse en son sommet.

Grâce à cette coopération, une première cartographie de la biodiversité marine d’une résolution de dix kilomètres, sera mise à disposition en 2024 de l’ensemble des acteurs et des gestionnaires de l’espace littoral et marin sur les plateformes cartographiques MEDTRIX et Vigilife Maps – l’Observatoire Mondial du Vivant, dont l’Université de Montpellier et SpyGen sont deux des membres fondateurs.

Source: OceanoScientific