Dessalement au Maghreb: une grande ville va accueillir un méga-projet
27 février 2025
27 février 2025
Face aux défis hydriques croissants, les pays du Maghreb investissent massivement dans le dessalement de l’eau de mer, solution devenue incontournable pour sécuriser l’approvisionnement en eau potable des populations et soutenir l’agriculture dans cette région aride. Ces installations transforment l’eau salée en eau douce consommable, offrant une alternative aux ressources hydrauliques conventionnelles de plus en plus sous pression. Parmi les références mondiales, l’usine de Taweelah aux Émirats arabes unis produit 909 000 m³ d’eau par jour, tandis que l’Arabie Saoudite exploite plusieurs complexes géants comme celui de Ras Al-Khair (1,04 million m³/jour). En Algérie, l’usine d’El Mactaa près d’Oran génère 500 000 m³ quotidiennement, illustrant l’importance stratégique de ces infrastructures dans la région méditerranéenne.
La ville de Tanger a été désignée pour abriter un ambitieux projet de dessalement d’eau de mer. Cette installation majeure, dont la mise en service est programmée entre fin 2028 et début 2029, produira quotidiennement un volume considérable atteignant 150 millions de mètres cubes annuels. Cette annonce émane du ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, qui souligne l’importance capitale de cette infrastructure pour l’avenir hydrique de la région.
Cette future installation représente un maillon essentiel de la réponse nationale au manque d’eau qui affecte sévèrement les régions septentrionales marocaines. D’après les chiffres communiqués officiellement, le territoire supervisé par l’ABHL (Agence du Bassin Hydraulique du Loukkos) a connu une baisse de pluie de 3,2% par rapport aux standards historiques pendant la période hydrologique 2023-2024. Cette réduction, bien que semblant modeste en pourcentage, a engendré des répercussions amplifiées sur l’alimentation des infrastructures de stockage – avec une réduction drastique de 52% du volume d’eau parvenant aux réservoirs de la zone. Cette situation préoccupante accentue considérablement les tensions sur l’approvisionnement hydrique régional, justifiant ainsi l’urgence des solutions alternatives comme le dessalement à grande échelle.
Au-delà de ce projet phare à Tanger, plusieurs autres initiatives complémentaires sont déployées pour diversifier les sources d’approvisionnement en eau. Le ministre a détaillé l’installation prochaine d’unités mobiles de dessalement ainsi que la réalisation de projets d’assainissement et de traitement des eaux usées dans différentes localités, notamment Tanger-Med, Tamuda Bay, Beni Arous et Ayacha.
Parallèlement à ces efforts de dessalement, les autorités marocaines accélèrent la construction de nouveaux barrages et planifient des infrastructures innovantes. Le plan royal de connexion entre les bassins hydrauliques d’Oued Laou, Loukkos, Sebou, Bouregreg et Oum Er-Rbia constitue un élément clé de cette politique. Cette interconnexion permettra une gestion plus efficiente des ressources hydriques à l’échelle nationale, facilitant les transferts d’eau entre zones excédentaires et déficitaires selon les besoins.
Source: lanouvelletribune