Yémen: face à la menace des Houthis, le trafic maritime américain contraint d’éviter la mer Rouge
27 mars 2025
27 mars 2025
Les trois quarts du trafic maritime américain devant transiter en mer Rouge sont aujourd’hui obligés de contourner la zone et de passer par le sud de l’Afrique, en raison des frappes menées par les Houthis du Yémen, a affirmé dimanche 23 mars un conseiller de la Maison Blanche.
« 75% de notre trafic maritime battant pavillon américain doit passer par la côte sud de l’Afrique plutôt que de traverser le canal de Suez », a déclaré Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, sur la chaîne CBS.
Lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le secrétaire d’État Marco Rubio a par ailleurs « fait part de la détermination du gouvernement [américain, NDLR] à restaurer la liberté de naviguer dans la mer Rouge via des opérations militaires contre les Houthis soutenus par l’Iran », ont fait savoir ses services dans un communiqué dimanche.
Le département d’État américain avait affirmé mercredi qu’« au cours des 18 derniers mois, les Houthis ont touché ou attaqué l’US Navy 174 fois, et ont attaqué le trafic commercial 145 fois. »
Pays pauvre de la péninsule arabique, le Yémen est en proie à une guerre civile depuis 2014 qui a fait des centaines de milliers de morts et provoqué une catastrophe humanitaire. Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen, ont mené plusieurs attaques aux missiles contre Israël et des navires accusés de liens avec Israël, disant agir en solidarité avec les Palestiniens.
À la suite de l’entrée en vigueur le 19 janvier d’une trêve fragile à Gaza, les Houthis, soutenus par l’Iran, avaient cessé ses attaques. Mais ils ont annoncé le 11 mars son intention de les reprendre au large du Yémen, après le refus d’Israël de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers le territoire palestinien.
Dans ce contexte, les États-Unis ont mené depuis plus d’une semaine des frappes sur des fiefs rebelles, les premières depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier. Les rebelles houthis du Yémen ont d’ailleurs affirmé dimanche qu’une personne avait été tuée et treize autres blessées dans une frappe sur la capitale Sanaa qu’ils attribuent aux États-Unis, selon un communiqué publié tard dimanche par leur ministère de la Santé.
Les États-Unis n’ont pas confirmé avoir mené cette frappe, mais un responsable du Pentagone a déclaré à l’AFP que « le Centcom mène des frappes, de jour comme de nuit, contre plusieurs sites des Houthis soutenus par l’Iran au Yémen ». Le Commandement central américain a publié des vidéos sur son compte X d’avions militaires qui décollent pour « Restaurer la liberté de navigation ».
« Le président Trump a décidé de frapper les Houthis et de les frapper durement, à l’inverse de l’administration précédente » de Joe Biden, a revendiqué Mike Waltz sur CBS dimanche. « Garder les voies maritimes ouvertes, garder les échanges commerciaux ouverts, est un aspect fondamental de notre sécurité nationale », a déclaré le conseiller de la Maison Blanche, face à des Houthis qui disposent de « missiles de croisière avancés, de missiles balistiques, et de certaines défenses antiaériennes parmi les plus sophistiquées, tout cela fourni par l’Iran. »
Une semaine auparavant, il avait affirmé que des frappes américaines sur des bastions houthis avaient éliminé plusieurs hauts responsables du mouvement. Les Houthis avaient pour leur part fait état de 53 morts et 98 blessés.
Source : RFI