Will Smith s’engage pour le climat en Antarctique avec l’Université de Rio de Janeiro

Le laboratoire de recherche en Antarctique de l’Université de l’Etat Rio de Janeiro (UERJ) a accueilli le tournage « Pole to Pole », la prochaine série du National Geographic. En compagnie de Will Smith, le laboratoire brésilien mène une bataille scientifique jusqu’en Antarctique pour comprendre et lutter contre le réchauffement climatique.

Will Smith en Antarctique. Le pitch a de quoi déconcerter tout fan des Men in Black mais c’est pourtant la promesse de la série Pole to Pole du National Geographic dont le tournage a commencé en 2023. Le mythique Prince de Bel Air a troqué les palmiers californiens pour la glace et les pingouins en posant ses valises dans le laboratoire de recherche sur le climat de l’Université  de l’Etat de Rio de Janeiro.

« Nous avons été choisis pour le premier épisode, pour représenter l’Antarctique » explique en souriant le professeur Heitor Evangelista, responsable du laboratoire. La production de la série Pole to Pole s’est donné pour mission de documenter « des lieux de recherche où l’on essaye de travailler différemment », explique le professeur. 

 

Un programme antarctique pour mieux comprendre le Brésil 

 

« Nous avons été choisis grâce nos travaux sur le réchauffement climatique », raconte Heitor Evangelista. Le laboratoire fait partie du programme « Antartica Brasileiro », en activité depuis 40 ans. Sur place, les chercheurs étudient les changements climatiques, naturels ou anthropiques. Pour les mesurer, ils effectuent des mesures de gaz à effets de serre et des relevés du niveau de la mer. Le but principal étant de déterminer « l’impact du changement climatique sur l’atmosphère », d’après le professeur.  

Mais ce travail de recherche prend sens aussi dans le contexte brésilien. L’étude des particules de matériaux brûlés d’Amazonie, capturés dans la glace, permettent aux chercheurs d’en apprendre plus sur la prolifération des insectes. Pour Heitor Evangelista, il est donc « essentiel de savoir comment les moustiques vont évoluer en fonction de la hausse des températures ». Au Brésil, plus de 6,4 millions de personnes ont contracté la dengue, à la suite d’une piqure de moustique, en 2024 et près de 6.000 personnes ont perdu la vie d’après le ministère de la santé brésilien. 

 

Zéro déchet et énergies vertes : le pari écologique des chercheurs brésiliens

 

En 35 ans de participation au programme, Heitor Evangelista a surtout été marqué par la fonte de la banquise. « Il y a 30 ans, le navire brésilien qui nous emmenait en Antarctique devait fendre la glace pour arriver sur la terre ferme », aujourd’hui ce n’est plus le cas, témoigne le chercheur. Le professeur a souhaité rendre le laboratoire le moins néfaste possible à son environnement. Les chercheurs n’utilisent plus de combustible fossile, mais l’énergie solaire et éolienne. Lors de leurs missions, ils vivent dans des tentes et ne laissent aucun déchet sur place. « En tant que spécialistes du climat, nous ne nous voyons pas faire autrement », justifie-t-il.

Mais pour le spécialiste, « il restait quand même un problème : le trajet ». Se rendre en Antarctique en avion ou en bateau, implique de consommer du carburant. « Produire du C0², en tant que climatologue, compromet mon travail », explique-t-il. Pour neutraliser l’empreinte carbone des expéditions, le laboratoire compte mettre en place un projet de plantation d’arbres, à partir de l’année prochaine. Une entreprise qui doit permettre de reboiser la Mata Atlantica, forêt de l’Etat de Rio de Janeiro, particulièrement affectée par la déforestation. Si le projet fait rêver, certaines limites restent à souligner puisqu’un arbre met en moyenne 23 ans avant de capter du CO2. 

Source : le petit journal