Voici la première cartographie satellite des déchets en Méditerranée

Plus de 14.000 bandes de déchets plastiques de plus de 10 mètres et d’une longueur moyenne de 1 km ont été cartographiées à l’aide du satellite d’observation Sentinel-2 du programme européen Copernicus.

Un inventaire des amas de plastiques flottant dans la mer Méditerranée a été réalisé avec le satellite d’observation Sentinel-2 du programme européen Copernicus dans une étude pilotée par des chercheurs espagnols.

Après six ans d’observation du rayonnement infrarouge émis spécifiquement par les détritus plastique, largement majoritaires, plus de 14.000 bandes de déchets plastiques de plus de 10 mètres ont été détectées, d’une longueur moyenne de 1 km et le plus souvent parallèles à la côte.

Dans une vingtaine de cas, ces accumulations causées par des courants convergents dépassaient les dix kilomètres de long.
 

Densité maximale à 10 km des côtes

La répartition de ces bandes ou andains de plastique était très hétérogène en mer, avec une densité maximale à environ 10 km des côtes et avant les courants du large.

Leur répartition dans la Méditerranée était également contrastée, avec une forte présence des andains dans le bassin occidental, notamment vers le détroit de Gibraltar, entre la Côte d’Azur et la Corse, dans le Golfe de Gabès et plus particulièrement dans la pointe nord de la mer Adriatique.

Un andain de déchets observé sur une image en vraies couleurs de Sentinel-2 L1c (31 octobre 2018, au large du fleuve Piave, en Italie). Les pixels avec des profils spectraux de type plastique sont colorés en rouge. Crédit : Cózar et al. (2024)

Mieux gérer la pollution plastique

Cette répartition traduit l’effet des précipitations plus fréquentes dans l’ouest de la Méditerranée qui lessivent les berges des cours d’eau, mais aussi l’influence de vents tels que le mistral.

En hiver, la formation des andains régresse et ils disparaissent même complètement avec le vent dans le nord de l’Adriatique.

Les chercheurs relèvent que ces andains de détritus proviennent le plus souvent des côtes voisines et voyagent peu. Ce premier relevé expérimental peut servir à mieux gérer la pollution plastique et comprendre les courants marins en Méditerranée. Il ouvre la perspective de mesures plus précises encore à l’échelle du mètre qui permettront de localiser les naufrages, les pollutions d’hydrocarbures et d’aider les sauvetages en mer. 

Source : Sciences et Avenir