Voici comment le Macropinna microstoma utilise sa tête transparente pour survivre dans les profondeurs crépusculaires de l’Océan
10 août 2023
10 août 2023
Ce poisson n’est pas aussi imposant que pourrait le laisser penser cette image. D’après le Montereybayaquarium, il mesure environ 15 cm (ce qui correspond à peu près à la taille d’une main humaine) et évolue sous 600 et 800 mètres de profondeur, au nord-est de l’océan Pacifique.
Les deux points situés au-dessus de sa bouche ne sont pas ses yeux mais… ses narines ! Ses yeux correspondent en fait aux deux globes verts visibles par transparence à l’intérieur de sa tête et présentent la particularité de pouvoir regarder vers le haut ! Chaque rétine, précise National Geographic, est remplie de cellules hypersensibles à la lumière qui lui permettent de repérer facilement la silhouette d’une proie ou d’un prédateur se reflétant, au-dessus de lui, sur les eaux éclairées par le soleil.
Pour mieux se camoufler et duper les prédateurs des profondeurs, certaines créatures bioluminescentes ont développé des organes produisant eux-même de la lumière. Mais pas question de duper un poisson revenant ! Live Science, précise que ses lentilles, bien qu’elles apparaissent vertes sont en réalité teintées d’un pigment jaune permettant de distinguer la lumière du soleil de la bioluminescence.
Les Macropinna microstoma sont également dotés de grandes nageoires plates, idéales pour manoeuvrer avec précision tout en conservant une posture très stable dans l’obscurité et assurer une totale discrétion. Ils attendent qu’une proie passe au-dessus de leur tête pour s’en emparer avec vivacité.
En 2022, de nouvelles recherches ont permis aux spécialistes d’en apprendre davantage sur le mode de fonctionnement de ce poisson, se nourrissant principalement de zooplancton et de petits crustacés (appelés copépodes). Ils ont notamment découvert que le Macropinna microstoma pouvait se servir des siphonophores pour faciliter sa recherche de nourriture. :
Les siphonophores sont des invertébrés bioluminescents pouvant atteindre 40 mètres de long et entraîner dans leurs tentacules, tout un tas de crustacés et de larves que le Macropinna microstoma n’hésite pas… à picorer ! D’après les chercheurs, sa tête transparente fonctionne aussi comme un bouclier, utile pour se protéger des cellules urticantes des tentacules des siphonophores.