Une utilisation durable des espèces sauvages est possible

 

Un Homme sur cinq se nourrit ou retire des revenus d’espèces sauvages. Mal utilisée, cette ressource est majoritairement surexploitée. Pourtant, des solutions existent pour gérer durablement les animaux, les plantes, le bois, affirme un nouveau rapport de l’Ipbes.

Les poissons, le bois de chauffe, les plantes médicinales, les animaux de compagnie, la viande de brousse : la liste est longue des espèces végétales et animales dont dépend l’homme pour se nourrir, se chauffer, se soigner ou tout simplement vivre. Dans son nouveau rapport, la « plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystèmiques » (Ipbes selon l’acronyme anglais) pose des chiffres sur ces prélèvements mal connus. Environ 50.000 plantes et animaux sont utilisés par les Hommes pour différentes utilisations dont plus de 10.000 espèces sauvages prélevées directement pour un usage alimentaire. Un homme sur 5 dépend plus ou moins complètement de plantes sauvages, d’algues et de champignons pour sa nourriture. 2,4 milliards se chauffent ou cuisent leurs aliments avec du bois. 120 millions de personnes vivent de pêche artisanale. Les peuples autochtones pêchent, chassent, cueillent sur 38 millions de km² dans 87 pays, ce qui correspond à 40% des espaces actuellement protégés. Dans les pays en voie de développement, 3,5 milliards d’Hommes dépendent des fruits de la nature, soit 40% de la population mondiale.

Cette ressource est majoritairement trop exploitée. Selon une évaluation de l’Union internationale de conservation de la nature (UICN), seulement 34% des 10.000 espèces animales et végétales étudiées sont gérées de façon à ce que leur population ne baisse pas et qu’il reste assez de géniteurs pour que les générations se renouvellent. En mer, aucun poisson ne bénéficie d’une telle précaution. 34% des stocks (une population de poissons dans une zone de pêche donnée) sont surpêchés et 66% sont exploités au-delà des limites biologiques des espèces. Le rapport exclut le cas particulier de la déforestation mais souligne les prélèvements accrus de bois de chauffe dans les pays en voie de développement, une des causes de la dégradation des sols et de la santé des femmes qui cuisent les aliments dans des foyers ouverts.

Des ressources qui rapportent de l’argent

La chasse constitue une menace pour 1.341 espèces de mammifères dont 669 sont considérées comme menacées ou en déclin et il s’agit principalement de gros animaux au taux de reproduction faible.

Source: Sciences&Avenir