Une start-up présente un projet fou pour recréer les glaces de l’Arctique à l’aide de drones sous-marins
20 décembre 2024
20 décembre 2024
Alors que le réchauffement climatique s’accélère, une start-up britannique propose une solution technologique pour recréer de la glace en Arctique. Mais cette initiative divise écologistes et scientifiques, soulevant des questions éthiques et environnementales.
La start-up Real Ice travaille depuis deux ans sur une technologie innovante pour réduire la fonte des glaces en Arctique. Le concept repose sur l’utilisation de pompes submersibles permettant d’extraire l’eau de mer située sous la glace et de la ramener à la surface. En gelant, cette eau créerait une nouvelle couche de glace, plus épaisse et plus résistante aux températures en hausse.
À Cambridge Bay, au Canada, les premiers tests ont démontré des résultats prometteurs : une épaisseur supplémentaire de 10 cm a été enregistrée en seulement dix jours. Selon Andrea Ceccolini, co-directeur de Real Ice, le projet pourrait couvrir plus de 600 000 km², soit plus de deux fois la taille de la Californie.
Pour automatiser le processus à grande échelle, l’équipe envisage de déployer des drones sous-marins alimentés à l’hydrogène vert. Toutefois, le coût annuel estimé reste colossal : entre 5 et 6 milliards de dollars.
La géo-ingénierie, ou manipulation intentionnelle des systèmes naturels pour atténuer les effets du changement climatique, reste un sujet très controversé.
Plusieurs experts, comme Liz Bagshaw, spécialiste en changement polaire à l’Université de Bristol, mettent en garde contre des conséquences imprévues. Parmi les risques identifiés :
« Ces interventions sont moralement ambiguës et éthiquement questionnables », souligne Liz Bagshaw dans un rapport récent.
Malgré les critiques, Real Ice défend son projet en expliquant que l’inaction aurait des conséquences encore plus dramatiques. La disparition de la banquise arctique accélère le réchauffement climatique par un effet d’albedo réduit : moins de glace signifie moins de réflexion des rayons solaires, ce qui amplifie le chauffage de la planète.
Les impacts de la fonte des glaces incluent :
Si des initiatives comme celle de Real Ice ouvrent des pistes d’innovation, elles ne sauraient remplacer la réduction massive des émissions de CO₂. Selon le GIEC, limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessite une baisse drastique des émissions mondiales d’ici 2030.