Une expédition piste les requins de l’océan Atlantique pour mieux comprendre les prédateurs présents en Méditerranée

Pour la première fois, une expédition scientifique veut marquer des requins blancs dans l’Atlantique pour déterminer leurs relations avec les populations de ce prédateur en Méditerranée

C’est à bord d’un bateau de pêche de quarante mètres, reconverti en laboratoire, que s’apprêtent à embarquer des scientifiques dont la mission va être de repérer, capturer, marquer et relâcher des requins blancs dans l’océan Atlantique. Une grande première, financée par l’ONG Ocearch. Son fondateur Chris Fischer, est devenu célèbre aux États-Unis en participant à des émissions sur la pêche au gros pour la chaîne National Geographic, ce qui, paradoxalement, l’a sensibilisé au sort du grand squale.

« Sans eux, l’équilibre des océans est menacé » assène-t-il dans les colonnes d’»El Pais », pour expliquer la motivation de cette nouvelle mission.

Espagne, France et Irlande

Le projet « Save the Med » (»sauvez la Méditerranée ») réunit une équipe pluridisciplinaire composée de scientifiques espagnols, français et irlandais. La première navigation se déroulera dans le Golfe de Gascogne, et le « M/V », le bateau de l’expédition, remontera vers la Grande-Bretagne et l’Irlande. L’objectif est de mieux comprendre les cycles de reproduction, la santé et l’alimentation des requins blancs, ainsi que leurs routes migratoires.

La capture et le marquage d’un requin blanc en Atlantique seraient une étape importante pour mieux comprendre les déplacements de cette espèce vulnérable, et les interactions éventuelles avec les spécimens croisés en Méditerranée.

Pouponnière et surpêche

Les chercheurs émettent deux hypothèses principales. Étant donné que les spécimens juvéniles recensés ces dernières années en Méditerranée, cette mer servirait de pouponnière pour des femelles venues de l’Atlantique. Ou bien certains groupes de requins quitteraient la mer à la recherche de proies, peut-être en suivant la migration des thons.