« Un risque de déplacement forcé de 20 millions de personnes d’ici à 2100 » : avec la montée des eaux, le recul du littoral méditerranéen pourrait atteindre 60 mètres

Par endroits, le recul du littoral pourrait atteindre jusqu’à soixante mètres.

Alors que la région catalane est encore marquée par les inondations qui ont dévasté plusieurs villes de l’agglomération de Valence, en Espagne, un rapport publié en pleine COP29 alerte sur les menaces futures qui guettent le bassin méditerranéen en raison du changement climatique.

D’après ce rapport produit par 55 experts du réseau MedECC, près de 20 millions de personnes habitant dans la région méditerranéenne pourraient être contraintes de se déplacer de manière permanente d’ici 2 100 en raison de l’élévation du niveau de la mer.

 

Vers une montée des eaux de plus d’un mètre ?

 

Selon les scientifiques, la côte méditerranéenne est l’une des régions du monde les plus exposées aux « inondations graves ». Ces dernières années, le niveau de la mer y a augmenté de 2,8 mm par an. Mais le changement climatique devrait aggraver la situation : « Vers 2100, selon le scénario, le niveau moyen de la mer dans le bassin sera vraisemblablement de 37 à 90 cm plus élevé qu’à la fin du XXe siècle, avec une faible probabilité qu’il s’élève de plus de 110 cm ».

Par endroits, le recul du littoral pourrait atteindre jusqu’à 60 m.

Cette montée des eaux devrait aussi être accompagnée d’une augmentation de la température des eaux de surface et des eaux profondes, conduisant à une acidification de la mer.

La faune et la flore pourraient être particulièrement touchées par le réchauffement climatique, avec l’arrivée en nombre important d’espèces non-indigènes, voire nuisibles. Cette modification de l’écosystème pourrait détériorer l’activité agricole dans le bassin méditerranéen. Pour remédier à ce risque, les chercheurs préconisent une adaptation importante des pratiques agricoles, en « favorisant le régime méditerranéen traditionnel, la production locale et la réduction des déchets alimentaires ».

Routes, trains, aéroports… Selon le rapport, l’élévation du niveau de la mer menace aussi les réseaux de transport, très proches des côtes et donc particulièrement exposés aux risques d’inondation et d’érosion.

 

Pluies plus intenses, canicules plus fréquentes

 

Outre les conséquences directes sur la mer méditerranéenne, le changement climatique va s’accompagner d' »événements extrêmes plus fréquents et intenses », prédisent les scientifiques.

Les épisodes de pluies torrentielles devraient ainsi s’intensifier dans le nord de la Méditerranée. Ces épisodes seront moins fréquents, au profit de périodes de sécheresse plus longues et intenses.

« Dans le futur, la durée et les températures maximales des épisodes de canicule s’intensifieront ». Avec le réchauffement climatique, les températures dans la région dépasseront également la valeur moyenne annuelle mondiale de 20 %. Pendant l’été, cette augmentation pourrait même dépasser les 50 %.

Source: l’independant