Un bulletin de santé alarmant de l’océan dévoilé à l’occasion de l’Unoc
13 juin 2025
13 juin 2025
Un rendez-vous annuel, fondé sur la science, sur l’état de santé de l’océan et les pressions humaines. C’est ce que prévoit le baromètre Starfish (1) , dont la première édition, publiée dans la revue State of The Planet (2) , a été dévoilée, le 8 juin, à la veille de l’ouverture de la troisième Conférence des Nations unies pour l’océan (Unoc 3).
Élaboré par une équipe multidisciplinaire d’experts et supervisé par le comité scientifique international du One Ocean Science Congress, l’événement spécial consacré à la science qui a précédé le segment officiel de l’Unoc, le baromètre est synthétisé dans une étoile à cinq branches qui représente l’état actuel de l’océan au regard des pressions humaines, des impacts sur les sociétés humaines, des efforts de protection en cours et des opportunités émergentes. « (…) Les données montrent clairement qu’une action urgente et coordonnée est indispensable pour préserver [l’océan] pour les générations futures », alerte Marina Lévy, coordinatrice scientifique du baromètre.
Les chiffres clés de l’édition 2025 dévoilent en effet l’état alarmant de l’océan. Le niveau de la mer a augmenté de 23 cm depuis 1901. Les températures de l’océan en 2024 ont battu un record sur soixante-quatre ans de mesure. Plus de 37 % des stocks de poissons sont surexploités. Les aires marines protégées couvrent officiellement 8,34 % de la surface de l’océan, mais un tiers seulement bénéficie d’une protection réelle ou renforcée. Plus de 1 600 espèces marines sont menacées d’extinction. Près de la moitié des espèces de coraux sont menacées et la couverture des récifs a presque diminué de moitié en cent-cinquante ans.
Mais face à ce constat alarmant, tous les indicateurs de pression humaine restent pourtant en hausse : les émissions de CO2 devraient atteindre 37,4 milliards de tonnes en 2024, en hausse de 0,8 % par rapport à 2023 ; la pêche non durable concerne 37,5 % des captures et 75 % des grands navires ne sont pas surveillés ; la production de plastique est passée de 2 millions de tonnes (Mt) en 1950 à 413,8 Mt en 2023, et les plastiques représentent plus de 80 % des déchets aquatiques. Et la facture ne cesse de croître : les pertes dues aux tempêtes tropicales et aux inondations ont représenté 102 milliards de dollars (Md$) en 2023, avec une hausse de 25 % par décennie depuis 1980 ; en 2015, les coûts sanitaires liés à l’exposition au plastique via les fruits de mer ont dépassé 250 Md$ ; plus de 1 200 espèces marines ont été affectées par cette pollution.