Aux frontières du réel. Le Français Mathieu Blanchard a réalisé un exploit totalement hallucinant en remportant lundi la Yukon Artic Ultra. Un ultra-trail disputé dans la région Nord du Canada et qui impose à ses participants des conditions plus qu’extrêmes. Du froid polaire, de la neige et une luge d’une trentaine de kilos sur le dos, une sorte de chemin de croix que personne, jusqu’à maintenant, n’avait traversé entièrement depuis sa création en 2003.

Et encore, cela ne suffit pas à résumer la performance hallucinante de Mathieu Blanchard, sans doute le meilleur ultra-traileur du monde désormais, après sa victoire, en octobre dernier, sur une autre course mythique, la Diagonale des fous. Blanchard a réalisé cet exploit en sept jours et 22 heures : « Une larme. Elle contient tout. La douleur, la joie, la folie, la survie, l’accomplissement, le combat, la souffrance, l’euphorie, la peur. Je viens de finir cette Yukon Arctic Ultra. 7jours 22h. Ce n’est pas une victoire contre le froid ou la distance, a expliqué sur son compte Instagram Mathieu Blanchard. C’est un retour à l’essentiel. À l’instinct. À ma nature sauvage. »

Connu du grand public pour sa participation à l’émission Koh-Lanta, Blanchard était parti le 2 février dernier. Parfois confronté à des températures avoisinant les -50 degrés, il a souffert, et a même demandé, sur ses réseaux sociaux, les conseils d’un pneumologue. Et il a avoué qu’il avait souvent été à la limite de l’épuisement : « C’était affreux, expliquait-il sur Instagram dimanche soir à quelques heures de parvenir à ses fins. J’étais tellement épuisé que je titubais, ça fait très peur à cette température, j’avais l’impression d’être un marcheur blanc de GOT (la série Game of Thrones). Les 15 km suivants ont été un chemin de croix. Je suis arrivé à Ross River à 6h du matin. J’ai failli m’évanouir, alors je me suis mis dans un coin du CP (checkpoint) pour récupérer. »

Blanchard a fini par repousser ses limites. Et à remporter une course mythique, devant, signalons-le, un autre Français, Guillaume Grima.

Source : La voix du nord