Trudeau élargit le plan de protection des océans

Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé de nouveaux détails sur le plan de 3,5 milliards $ du gouvernement fédéral pour protéger les océans.

Dans son dernier budget, le gouvernement s’est engagé à ajouter 2 milliards $ sur neuf ans aux 1,5 milliard $ déjà réservés à la protection des océans.

Lors d’une conférence de presse en Colombie-Britannique, mardi, M. Trudeau a indiqué que le gouvernement avait maintenant lancé une version élargie du Plan de protection des océans.

« On va prendre des mesures pour lutter contre les nouvelles menaces à notre sécurité et à nos écosystèmes maritimes, et on va renforcer les partenariats avec les peuples autochtones », a déclaré M. Trudeau.

Ce qu’il appelle le Plan de protection des océans 2.0 « consiste à aller de l’avant avec de nouvelles mesures audacieuses avec des partenaires d’un océan à l’autre pour protéger et restaurer nos océans », a-t-il expliqué.

Plus de 50 initiatives ont été mises en oeuvre depuis la création du plan en 2016. Par exemple, le gouvernement a rouvert d’importants centres d’intervention en cas d’incident, comme le Centre secondaire de sauvetage maritime de la Garde côtière canadienne de St. John’s, à Terre-Neuve et il a procédé au retrait et à l’élimination de centaines de bateaux abandonnés.

De plus, des mesures ont été prises pour protéger des espèces en péril, notamment l’épaulard résident du sud, et financer des initiatives pour la protection de la baleine noire de l’Atlantique Nord. Les nouveaux fonds visent à étendre ces efforts à davantage de régions.

M. Trudeau affirme que la nouvelle version du plan vise à maintenir les océans et les côtes en bonne santé, à faire progresser la réconciliation avec les peuples autochtones et à bâtir un avenir propre pour les futures générations.

Il soutient que « nous sommes chanceux » d’avoir autant d’espaces naturels au Canada et que « nous avons une responsabilité de nous en occuper ».

« Le gouvernement fédéral avant nous fermait les stations de la Garde côtière, sous-investissait, ignorait toute sorte de partenariat avec les peuples autochtones et licenciait des scientifiques », a affirmé M. Trudeau.

Il a mis de l’avant que son gouvernement doublait le plan initial pour les océans et qu’il serait « élargi et approfondi ».

Le ministre des Transports, Omar Alghabra, a indiqué que si les travaux de protection marine se sont poursuivis depuis l’annonce du plan pour les océans, les conditions ont changé.

« Le monde a changé au cours des deux dernières années. La pandémie, le changement climatique, les innovations dans l’industrie maritime et les défis de la chaîne d’approvisionnement affectent l’environnement marin », a-t-il spécifié.

C’est pourquoi le plan est élargi pour couvrir de nouvelles zones, notamment rendre le trafic maritime plus sûr, maintenir les chaînes d’approvisionnement en bonne santé et améliorer la réponse aux déversements d’hydrocarbures, a indiqué M. Alghabra.

La ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, a mentionné que le gouvernement travaillerait « en partenariat avec les peuples autochtones et les communautés côtières pour protéger les marins, les voies navigables et les rives du Canada, aujourd’hui et pour les générations à venir. »

Sondage

Un sondage d’opinion publique effectué auprès de 2700 personnes a révélé une sensibilisation limitée à la sécurité maritime, y compris les pratiques de navigation au Canada et la protection de l’environnement.

Le sondage commandé par le gouvernement fédéral a montré que 70 à 82 % des répondants croient que la protection de l’environnement marin est importante. Ce nombre est encore plus élevé pour ceux qui vivent dans les communautés côtières, selon le sondage de l’entreprise Ekos Research Associates.

Parmi les principaux éléments du Plan de protection des océans considérés comme importants par les personnes interrogées figure le renforcement des principes du pollueur-payeur pour s’assurer que les entreprises assument la responsabilité des déversements.

L’amélioration de la lutte contre la pollution, la protection et la restauration des écosystèmes côtiers ainsi que la protection des espèces de baleines en voie de disparition sont aussi des aspects importants pour les personnes sondées.

Les résultats suggèrent une plus grande confiance dans le plan que dans le système global de sécurité maritime. Environ 60 % des personnes qui ont participé au sondage ont déclaré être convaincues que le plan aurait un impact positif sur l’environnement et les espèces marines.

Toutefois, seulement 30 % des répondants ont dit avoir confiance dans la rapidité de l’intervention en cas de déversement d’hydrocarbures dans le cadre du système canadien et seulement 20 % croient que le plan garantit que les pollueurs industriels seront obligés de payer ou que les communautés touchées seront indemnisées.

La marge d’erreur du sondage était de plus ou moins 1,9 %.

Source: Le Devoir