Trafic de pétrole : les flottes fantômes naviguent entre les sanctions

Dans le cadre de la guerre en Ukraine, un embargo occidental tend à limiter les recettes des exportations d’hydrocarbures russes depuis un an. Mais Moscou parvient à contourner ces sanctions via une flotte fantôme de navires internationaux non enregistrés en Occident.

Avec
  • Paul Tourret directeur de l’ISEMAR, l’Institut Supérieur d’Économie Maritime
  • Julien Vercueil professeur d’économie à l’INALCO et spécialiste des économies post-soviétiques et de la Russie
  • Thierry Coville Chercheur à l’IRIS, spécialiste de l’Iran

Depuis décembre 2022, les compagnies de transport maritimes doivent appliquer un plafond au transport de pétrole russe (60 dollars le baril). Destinée à affaiblir les revenus pétroliers de la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine, la mesure a contribué à l’essor d’une véritable “flotte fantôme” chargée d’exporter l’or noir russe par des circuits parallèles. Fausses immatriculations via des sociétés écran, pavillons de complaisance, tout un système opaque chargé d’assurer la livraison du pétrole russe à ses clients basés principalement en Asie (Chine, Inde..).

Déjà le Venezuela et l’Iran avaient eu recours au stratagème de la flotte fantôme pour contourner les sanctions occidentales. Sauf que ce système parallèle comporte de nombreux risques : navires vieillissants, intraçabilité, absence d’assurance, pratique de transfert de pétrole en haute mer.

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Que représente et comment fonctionne cette flotte fantôme ? Grâce à quelles complicités ? Qui affrète ces navires ? Quelles responsabilités en cas d’accident ? Peut-on parler d’un fractionnement de l’économie mondiale ? En quoi la complexité et l’internationalisation poussée du marché du transport maritime permettent ce genre de pratique ? De meilleurs contrôles sont-ils possibles ?

Source: Radio france