Tout savoir sur le crabe bleu, bête noire des pêcheurs qui continue d’envahir la Méditerranée

 

Les pêcheurs s’exclament de ne jamais en avoir vu autant. Pyrénées-Orientales, Languedoc, PACA, Corse, les témoignages de ces hommes vivant du produit de la mer ne laissent pas de place au doute : ces crustacés aux pinces bleues prolifèrent sur les côtes du littoral français.

« Depuis 2017, les observations de cette espèce se multiplient », précise l’Office français de la biodiversité. Une tendance problématique car ces crabes s’attaquant à tout. Ils ravagent les filets de pêcheurs et entaillent les poissons pris dans ces derniers. « C’est un animal inventé par le diable », s’emporte un pêcheur héraultais auprès d’un confrère de Midi Libre.

 

Un colon venu des États-Unis

 

L’Attila des lagunes est répertorié parmi les espèces exotiques envahissantes (EEE). Sa prolifération est également dangereuse pour la biodiversité. Ils éliminent les autres espèces (crabes verts, poissons, anguilles) et modifient l’écosystème. D’autant plus en Méditerranée où le crabe bleu ne compte pas de prédateurs, contrairement à son environnement d’origine : l’Amérique du Nord.

 

Dès 1960, il est signalé dans la région PACA. Plusieurs théories sont formulées concernant son apparition en Méditerranée. Certains scientifiques évoquent des navires américains datant de la seconde guerre mondiale, d’autres théorisent des transports involontaires de larves par l’intermédiaire des eaux de ballast (réservoirs d’eau) des bateaux marchands comme les porte-conteneurs.

 

La Tunisie en fait son or bleu

 

Comment faire face à ce défi écologique ? Les pêcheurs s’accordent sur le besoin de régulation. La solution la plus rationnelle est celle de l’assiette. D’autant plus que sa chair est réputée pour être goûteuse. Reste-t-il encore à faire entrer l’animal dans les habitudes alimentaires des Français et plus largement des Européens.

La France n’est pas seule à faire face à cette prolifération. L’Espagne, l’Italie, Albanie ou encore la Tunisie qui le surnomme le crabe « Daech » connaissent ce phénomène. Dans ce dernier pays, l’invasion a pris la tournure d’une success story : pêché ; le crabe est vendu aux industriels qui l’exportent. Désormais surnommé l’or bleu, il représente 25 % des exportations du pays, rapportant 15 millions d’euros par an, selon un rapport du Fonds mondial de la nature.

Source: L’union