Réchauffement climatique : les pays où on ne pourra plus s’expatrier

 

1, 2 voire 4 degrés supplémentaires… Quelles sont, concrètement, les conséquences du réchauffement climatique ? Certains pays risquent rapidement de ne plus être habitables. Quelles sont les destinations d’expatriation à rayer de la liste ?

 

Cartographie représentant les zones de risques liées au changement climatique ©Le Monde
Cartographie représentant les zones de risques liées au changement climatique ©Le Monde

Si une étude nommée AR6 Synthesis Report: Climate Change 2022 menée par le groupe d’experts intergourvenemtal sur l’évolution du climat (IPCC) est censée voir le jour entre 2022 et 2023, il n’existe pour l’heure aucune liste détaillant avec exactitude les pays qui deviendront inhabitables – autant pour des raisons de sécheresse, de montée des eaux, ou encore de problèmes d’agricultures. En revanche, de plus graves conséquences – que celles actuellement connues – ont préalablement été envisagées par le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernementaux sur l’évolution du climat). D’autres études menées par la NASA ou encore par Oxfam – un mouvement citoyen au service de la lutte contre les inégalités et la pauvreté – ont aussi tenté d’évaluer certains impacts précis. En réunissant ces diverses informations, nous pouvons alors prédire des risques propres à chaque continent.

Entre 2010 et 2020, la mortalité humaine due aux inondations, aux sécheresses et aux tempêtes était 15 fois plus élevée dans les régions très vulnérables que dans les régions très peu vulnérables – GIEC

Chaleurs extrêmes : Le Brésil, l’Égypte ou l’Inde bientôt inhabitables ?

Dans les esprits, la sécheresse est souvent associée à l’insécurité alimentaire. Mais une température trop élevée pour l’Homme est-elle mortelle ? Pour mesurer le degré des risques lié à la chaleur, les scientifiques utilisent deux indices, l’onde de chaleur, additionnant l’air ambiant et l’humidité relative à l’ombre, et le wet bulb mesurant la température du thermomètre mouillé. En bref, ce dernier additionne la faculté de notre corps à se refroidir grâce à la transpiration lors d’un temps chaud et humide. Si l’humidité et la chaleur sont trop importantes, l’humain ne peut plus transpirer, donc se refroidir, et le risque de mort devient plausible.

Pour se repérer, l’indice wet bulb le plus élevé auquel l’humain peut résister est établi à 35°C. Et depuis 40 ans, la fréquence de celui-ci a triplé… À titre de comparaison, la majorité des régions chaudes et humides de la planète ont un indice wet bulb n’excédant généralement les 25 à 27 °C.

Selon une étude menée par la NASA, les pays où l’indice wet bulb sera bientôt trop élevé pour survivre d’ici 2070 sont ceux de l’Asie du Sud, du golfe Persique (Iran, Oman, Koweït), et des pays bordant la mer Rouge (Égypte, Arabie saoudite, Soudan, Éthiopie, Somalie, Yémen) et ce, dès 2050. L’Est de la Chine, une partie de l’Asie du Sud et du Brésil devraient aussi dépasser régulièrement un indice wet bulb de 35°C. La NASA prévoit le même sort pour certains États américains du Middle West d’ici 50 ans, comme l’Arkansas, le Missouri et l’Iowa. Cependant, les chercheurs précisent que le risque de décès est présent même avec des indices plus bas que 35°C. La liste de pays bientôt inhabitables, pourrait donc s’allonger…

15 % de la population mondiale sous le niveau de la mer – GIEC

385 millions d’humains menacés par la montée des eaux

La sécheresse est loin d’être le seul risque lié au réchauffement climatique. La montée des eaux menace actuellement 385 millions de personnes, selon le GIEC. Et ce chiffre pourrait augmenter jusqu’à…. un milliard de personnes ! Cette montée des eaux trouve son explication par l’augmentation de la température de l’air et de l’eau, entraînant une élévation du niveau des mers.

En 2020, deux îles de Sumatra avaient déjà été englouties par les eaux. L’Asie de son côté est particulièrement menacée, avec en tête la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Vietnam, le Bangladesh. Cela est sans compter les nombreux pays insulaires, menacés de disparition totale.

Une organisation indépendante de journalistes et scientifiques, nommée Climate Change, a alors créé une simulation de cette montée des eaux dans de nombreuses villes à travers le monde. En déplaçant le curseur, nous pouvons apercevoir ces rues envahies au fur et à mesure de la montée des eaux. 

Une augmentation des catastrophes naturelles sur tous les continents

Ouragans, cyclones, feux, ou encore tsunamis… ces catastrophes naturelles deviendront plus intenses et plus nombreuses à cause du réchauffement climatique. Et si nous avons déjà pu constater une augmentation de celles-ci cet été, le nombre de catastrophes liées au climat a déjà triplé au cours de ces trente dernières années.

Des zones qui étaient épargnées de certaines catastrophes naturelles finiront par être concernées. Selon Météo France, des travaux montrent que les cyclones ont migré au cours de ces 35 dernières années au sein des deux hémisphères. Cela s’explique par le nombre de zones qui adoptent un climat plus chaud et humide. Ce décalage pourrait par exemple rendre la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique « plus paisible, au détriment de la côte est des États-Unis. » Face à ces catastrophes naturelles, tous les continents sont concernés.

Les populations des pays pauvres sont au moins quatre fois plus susceptibles d’être déplacées par les conditions météorologiques extrêmes que celles des pays riches – Oxfam

L’Afrique, l’Asie ou l’Amérique latine… face à l’insécurité alimentaire

Un point sur lequel le rapport du GIEC est sans appel est que la somme des catastrophes provoquées par le réchauffement climatiques sont inter-liées. Celles-ci s’aggravent chacune les unes avec les autres. L’eau a un impact sur l’agriculture, tout comme la sécheresse, ou encore les catastrophes naturelles. Les impacts les plus importants ont été observés – selon le GIEC – en particulier en AfriqueAsieAmérique centrale et du Sud, dans les petites îles et en Arctique. Ensemble, les pertes soudaines de production alimentaire et d’accès à la nourriture, aggravées par la diminution de la diversité des régimes alimentaires, ont augmenté la malnutrition dans de nombreuses communautés, et en particulier pour les peuples autochtones, les petits producteurs alimentaires et les ménages à faible revenu.

Selon Oxfam, les populations des pays pauvres sont au moins quatre fois plus susceptibles d’être déplacées par les conditions météorologiques extrêmes que celles des pays riches. Certaines denrées alimentaires essentielles à notre survie, comme l’eau, deviendront plus rares, et de ce fait plus chères.

Des gestes à notre échelle pour lutter contre le réchauffement climatique

Selon le rapport du GIEC « la vulnérabilité future des écosystèmes au changement climatique sera fortement influencée par le développement passé, présent et futur de la société humaine. » Pour lutter, ou du moins le ralentir cette bombe climatique, cet organisme a donc publié un autre rapport visant à donner une liste de solutions pour limiter ces catastrophes. Et les actions peuvent être réalisées à notre échelle : éviter de prendre l’avion, faire attention à notre consommation alimentaire ou encore privilégier les transports en commun à la voiture. Pour mieux se sensibiliser et se familiariser avec les sujets environnementaux, lepetitjournal.com vous propose de nombreux articles exposant de nouveaux modes de vie, adoptés aussi, par les expatriés.

Source: Lepetitjournal