Protection renforcée des océans : un impact limité pour les pêcheurs français

 

Une étude révèle que sanctuariser 10% des eaux territoriales aurait des conséquences minimes sur l’activité halieutique, tout en préservant la biodiversité marine.

La mise en place de zones maritimes hautement protégées sur 10% du territoire maritime français n’entraînerait pas de bouleversements majeurs pour le secteur de la pêche, selon une analyse conjointe d’experts scientifiques et d’une organisation environnementale. Les données actuelles indiquent que seulement 4% des aires marines protégées (AMP) bénéficient aujourd’hui d’un statut de conservation rigoureux, avec des interdictions totales ou partielles d’exploitation des ressources.

Les chercheurs ont élaboré plusieurs modèles prenant en compte à la fois les écosystèmes sensibles et les zones de pêche les plus actives. Leurs projections démontrent que même dans le scénario le plus ambitieux, l’impact sur l’activité des pêcheurs resterait contenu entre 10% et 13% de leur effort de capture global. Certaines régions comme la Méditerranée afficheraient même des perturbations inférieures à 1%, rendant la mesure quasi neutre économiquement pour les professionnels locaux.

L’étude souligne par ailleurs les bénéfices écologiques et halieutiques d’une telle politique. Les réserves intégrales favorisent en effet la régénération des espèces, avec des effets positifs démontrés sur les populations alentour. Ce phénomène de « spill-over » pourrait à terme compenser les superficies momentanément perdues pour la pêche industrielle. Les auteurs insistent sur la nécessité d’une approche concertée, intégrant les connaissances scientifiques et les réalités socio-économiques, pour aboutir à une gestion durable des océans.

Source : lesinguliersete