Pour le pays

 

Le concept d’«économie bleue » est relativement récent, mais les actions des Etats portant sur la mer da­tent des millénaires. Pour une île comme Madagascar, la mer devrait constituer une priorité. Il ne s’agit pas seulement de dé­velopper une économie bleue mais également de contrôler son espace maritime.

Pouvoir disposer d’infrastructures commerciales et portuaires est incontestablement un signe de souveraineté nationale et c’est essentiel. Mais on ne manquera pas de remarquer que, de­puis des décennies tous les efforts ont été misés sur le seul port de Toamasina.

Or, compte tenu de la situation en mer rouge et de la menace qui s’en suit sur le com­merce international, il y a de plus en plus de navires commerciaux qui ne passent plus le golfe d’Aden et le canal de Suez mais qui doivent passer par le Cap de Bonne-espérance et donc par le Canal de Mozambique ou bien l’océan Indien.

Ce renouvellement d’intérêt pour ces routes maritimes offre de grandes opportunités pour le pays, notamment en termes de sé­curité maritime. Mada­gascar a un rôle à jouer à partir de ses ports
où les navires peuvent accoster (Toamasina, An­tsiranana,Taolag­naro…).

Il est certain que cette situation de tension va perdurer encore longtemps. La tension qui règne dans la zone de la mer Rouge n’est pas près de s’éteindre. Et plus la tension s’accentuera, plus les ports sus cités prendront de l’importance. Ils pourront servir de port d’attache ou d’escale.

Avec le nombre gran­dissant de navires qui vont fréquenter ces routes maritimes, il y en aura toujours un qui, pour cause d’avarie, aura besoin d’assistance technique. Et cela ne pourra pas se faire que dans un port. D’où tout l’intérêt pour re-équiper totalement le port d’Antsiranana.

Cependant, ce dé­tournement forcé va avoir d’autres conséquences néfastes sur le commerce international. Compte tenu de la distance plus longue à parcourir pour les ba­teaux avant d’atteindre leur point d’attache, le prix du fret maritime va enregistrer certainement une hausse.

C’est dans ce contexte que l’existence d’un pavillon maritime na­tional a toute son im­portance. Dans le temps, Madagascar avait son pavillon national, à savoir la Compagnie Malgache de Naviga­tion (CMN) qui faisait la fierté de tous les Mal­gaches.

Cette compagnie était dotée de quelques cargos et tankers. Ils étaient de taille moyenne, certes, mais rendaient un grand service au pays. Actuellement, le pays se trouve à la merci des transporteurs maritimes internationaux. Les touchées dans les ports malgaches dépendent de leur bon vouloir. Ce qui n’est jamais bon pour le pays.

Source: Newsmada